Sans trophée depuis 2005, pillé régulièrement de ses meilleurs joueurs par des clubs plus puissants et plus ambitieux, Arsenal, qui débute samedi à Newcastle une saison cruciale, doit gagner quelque chose sous peine de tomber bien bas dans la hiérarchie anglaise. Défiant chaque question et chaque avis des journalistes, Arsene Wenger n'en démord pas: Arsenal est toujours l'un des favoris pour remporter le titre de champion cette saison. Comme chaque été depuis 2004 et le dernier sacre national des Gunners (la Cup a suivi en 2005), le technicien alsacien se borne à répéter que son équipe peut devancer Chelsea, Manchester United, Manchester City ou Liverpool. Mais depuis sept ans, Arsenal échoue. Aveuglement ou méthode Coué, à quel jeu joue le manager francais ? Vendredi matin, Wenger annonce qu'aucun joueur ne quittera le club cet été. Vendredi après- midi, le FC Barcelone affirmait qu'il espérait annoncer “dans les prochaines heures” le transfert de Cesc Fabregas. Et Samir Nasri devrait partir à City dans les prochains jours. Au total, Arsenal a pris beaucoup de retard derrière Chelsea, City et United en termes d'expérience, de connaissance de la victoire et même de qualité, estiment les observateurs. Les supporteurs sont aussi en train de perdre patience avec le manager français à qui ils reprochent de ne pas recruter des joueurs plus âgés, plus expérimentés, alors que Wenger préfère toujours sa politique de jeunes. Avec le départ de Fabregas, son capitaine, et celui imminent de Nasri, Arsenal perd de nouveau ses meilleurs joueurs. Comme quand Flamini, Hleb, Gilberto Silva ou Touré, notamment, sont partis. Arsenal est devenu une sorte d'Ajax Amsterdam anglais : les jeunes joueurs y arrivent, y terminent leur formation, avant de rejoindre un plus grand club qui leur permettra de remporter des titres. Seul un titre pourrait relancer le club. Mais en a-t-il les moyens ? Si Van Persie et Vermaelen ne se blessent pas, si Diaby retrouve son meilleur niveau, si Wilshere confirme son explosion, si Gervinho s'adapte bien, si la défense devient solide, si Ramsey a le niveau pour prendre les rênes, alors Arsenal peut rêver. Le problème, c'est que cela fait beaucoup de “si”. Et face, notamment, au recrutement de Liverpool et à l'effectif costaud de Tottenham, Arsenal devra surtout faire en sorte de terminer cette saison au moins à la quatrième place (comme l'an passé). Car aujourd'hui, plus que le titre de champion, c'est bien cette quatrième place qu'Arsenal vise. Pas le titre de champion.