Après une accalmie qui aura duré depuis le début du mois du Ramadhan, le terrorisme connaît une recrudescence des plus inquiétantes dans la wilaya de Tizi Ouzou. Après l'attentat kamikaze qui a ciblé, dimanche dernier à l'aube, un commissariat du centre-ville, puis un accrochage entre la police et un groupe terroriste, avant-hier mardi, à Béni Aïssi, voilà qu'un nouvel attentat a ciblé hier, en plein jour, le chef de la sûreté de daïra de Béni Douala sur la même route de Béni Aïssi, une localité située à une quinzaine de kilomètres au sud de la ville de Tizi Ouzou. C'était précisément à Thala Bounane, au lieu exact où a été assassiné le 25 juin 1998 le chanteur kabyle, Matoub Lounès, que le chef de sûreté de la daïra de Béni Douala qui était à bord d'un véhicule banalisé en compagnie de son chauffeur était attendu par un groupe terroriste qui lui a tendu une embuscade à 10h30. Le chauffeur du véhicule a été atteint par plusieurs balles. Le chauffeur d'un fourgon de transport de voyageurs de passage sur cette route au moment de l'embuscade a été lui également touché par les balles des terroristes. Evacués vers les urgences du CHU Nédir-Mohamed, les deux victimes ont succombé à leurs blessures moins d'une heure après leur évacuation. Selon des sources sécuritaires locales, le chef de sûreté de daïra a été lui aussi blessé légèrement mais a, toutefois, miraculeusement échappé à cet attentat. Selon des sources sûres, ses jours ne sont pas en danger. Cette embuscade a été perpétrée, est-il besoin de le rappeler, au lendemain de l'accrochage qui a eu lieu avant-hier, mardi, entre les forces de police et un groupe terroriste dans le chef-lieu même de Béni Aïssi, une commune relevant de la daïra de Béni Douala. Un jeune coiffeur qui exerçait toujours dans son magasin dudit chef-lieu communal a été atteint par balle lors de l'échange de tirs. Des renforts militaires n'ont pas tardé à arriver sur les lieux mais les assaillants ont réussi à prendre la fuite à bord d'un véhicule volé. L'“émir” de la région, Mohand Ouramdane, alias El-Khachkhache, serait dans le véhicule en fuite, ont soupçonné les services de sécurité qui disent être convaincus que ce sinistre “émir” âgé à peine de 27 ans mais dont la phalange qu'il dirige est considérée comme la plus active depuis 2010, est derrière tous les actes terroristes perpétrés ces derniers jours à Tizi Ouzou. Pour rappel, depuis sa nomination à la tête de katibat Takhoukht, en remplacement de Laâzib Djamel, alias Zakaria Abdelkahar, tué en compagnie de deux de ses acolytes le 4 mai 2010 à Drâa El-Mizan, l'“émir” El-Khachkhache n'a pas cessé d'enrichir son palmarès macabre pour prouver à Droukdel qui l'a imposé comme “émir” qu'il était l'homme qui pouvait donner un nouveau souffle à son organisation en Kabylie où 33 terroristes dont 9 “émirs” venaient d'être éliminés par les services de sécurité tous corps confondus. C'était ainsi, qu'El-Khachkhache a commandité l'attentat kamikaze à la voiture piégée, le 25 juillet 2010, contre la brigade de gendarmerie de Béni Aïssi, sa localité natale où il ne manque sans doute pas de maîtrise de terrain et de soutien. L'attentat en question a eu pour bilan un civil tué et huit gendarmes blessés ainsi que des dégâts matériels très importants. Moins de deux mois après, un véhicule de la police locale a été également ciblé sur la route de Béni Douala faisant deux blessés parmi ses occupants. Le campement de la garde communale de la même localité a été attaqué au moins deux fois durant les mois suivants. Après l'attentat kamikaze qui a ciblé la première sûreté urbaine de la ville de Tizi Ouzou, la main d'El-Khachkhache est encore une fois évoquée avec insistance. L'itinéraire suivi par le véhicule utilisé après l'avoir subtilisé à un particulier en a constitué la preuve convaincante aux yeux des services de sécurité qui n'ont pas tardé encore hier à déceler la main du même “émir” à Thala Bounane.