À l'instar de plusieurs villes du pays, la capitale de l'Ahaggar vit une animation et une ambiance frénétique au quotidien après la rupture du jeûne. La ville entière sort de sa torpeur imposée par la fournaise et les réverbérations du soleil du jour. Quelques minutes seulement après le f'tour, elle retrouve son animation et grouille de personnes en quête de fraîcheur et de délassement. Avec un programme riche en activités mis sur pied par la Direction de la culture, la population tamanrassetie aura, un mois durant, de quoi oublier l'épreuve du jour et vivre des moments d'hilarité inoubliables. En effet, après avoir accompli la prière des tarawih et nourri les esprits avec les psaumes des dévots, tout le monde se rue vers la placette du 1e-Novembre qui connaît un engouement hors du commun. Des jeunes, moins jeunes et des parents flanqués de leur marmaille y affluent pour se délecter et se distraire jusqu'aux premières lueurs du matin, profitant ainsi des vacances. “Une ambiance pareille n'est pas à rater. Mes enfants sont tellement heureux en assistant à ce genre de fête et voyant de près leurs artistes préférés. Chaque soirée a ses propres couleurs et son ambiance à Tamanrasset. Et je ne vois aucune raison de rester cloîtré à la maison loin de cette plénitude et ce climat de bonheur”, lance joyeusement une mère. Une pléiade d'artistes et de stars s'est ainsi mise de la partie, entre autres Cheb Yazid, Halim El-Assimi, Mohamed Laraf et Nasredine Nedroumi. Les hôtes de l'Ahaggar ont reproduit sur scène leurs meilleures chansons ainsi que les éternelles du terroir face à un public exigeant et qui aime, sans l'ombre d'un doute, profiter de chaque moment de joie en répétant en chœur toutes les chansons entonnées. “Les fiestas au quotidien. Contrairement à l'année dernière, la Direction de la culture a brisé la monotonie pendant ce mois sacré et a invité des artistes qui sont du goût de la population locale”, souligne Kamel, 26 ans, qui se laisse emporter par la musique et se prépare à franchir la piste pour faire bouger le galbe de ses hanches. “On n'a pas lésiné sur les moyens afin d'agrémenter les soirées musicales et sortir un peu de l'ordinaire et de la programmation médiocre. Tamanrasset est une ville aux quarante nationalités. Et c'est en fonction de ce principe que nous avons élaboré un programme riche en matière d'activités à l'effet de toucher à tous les goûts et, du coup, parvenir à satisfaire tout le monde”, indique Karim Arib, non sans signaler que des troupes musicales à fort ancrage locale sont également conviées à faire la fête avec pour objectif de raviver l'assistance et la faire voyager dans le monde des Imouhaghs à travers une variété de chansons. Pour les amateurs du 4e art, la direction a également prévu des pièces théâtrales jouées par des troupes locales dans la salle Dassine. Il convient de noter, par ailleurs, que l'amphithéâtre de la Maison de la culture a abrité tout au long du mois sacré des conférences-débats portant sur les évènements religieux les plus marquants de l'histoire de l'islam animées par des cadres de la direction des affaires religieuses. À cela s'ajoutent des soirées de poésie organisées par le club littéraire de la Maison de la culture. Toujours à l'initiative de la direction de la culture, un concours sur la culture générale a été lancé depuis le début du Ramadhan à chaque fin de soirée. “Les questions, explique M. Arib, sont abordables et portent sur la culture générale des candidats. Le lauréat sera connu après un tirage au sort qui sera effectué la fin du mois.” Sans pour autant souffler mot sur le cadeau à gagner, histoire de garder son effet surprise.