Les investissements des habitants de la capitale de l'Ahaggar concernent notamment le commerce ou la location de tentes qui est devenue une activité juteuse, puisque les touristes nationaux ou étrangers préfèrent y passer des séjours de dépaysement à Assekrem. Située à 2 000 km d'Alger, la ville de Tamanrasset demeure le lieu de villégiature le plus prisé en Algérie. Des centaines, voire des milliers d'étrangers, venus notamment de France, d'Allemagne, d'Autriche et d'Angleterre, viennent s'imprégner de la culture aussi riche que variée de la région en visitant les différents sites de gravures rupestres représentant le symbole des mythes ancestraux qui mettent en évidence certaines croyances et rites des aïeux. “Il existe des gravures qui datent jusqu'à douze mille ans avant l'ère chrétienne. Les anciens archéologues ont aussi découvert des roches et outillages lithiques dont l'existence remonte à des temps très lointains”, notera un sexagénaire de la région non sans préciser qu'à quelque centaines de kilomètres de la ville, l'on trouve les massifs les plus importants du pays qui culminent à plus de 3 000 m d'altitude et qui font de Tamanrasset une vraie capitale de l'Ahaggar, à l'instar des monts de Tahat, Adriane et Assekrem où sont offerts les inoubliables couchers et levers de soleil. Ce sont les endroits les plus convoités, notamment en cette occasion de fin d'année. En effet, les kheïmas (camps) et bivouacs sont en totalité loués et occupés par des touristes étrangers. “La location des tentes est une activité juteuse. Nous investissons généralement les parcelles prestigieuses alliant quiétude et confort pour convaincre plus facilement nos clients. Mais la concurrence qui s'impose dans ce domaine ne compromet nullement notre activité puisque l'affluence est de plus en plus importante”, nous dit un Targui rencontré à l'Assekrem, situé à 80 km du chef-lieu de wilaya de Tamanrasset. Pour y aller, il faut emprunter une route entièrement caillouteuse et crapahuter toute une journée en montagne. Néanmoins et en dépit de tout cela, le dit mont reste un passage inéluctable des passionnés du désert. Car ici, on découvre énormément de choses dont l'ermitage historique du sage père Charles de Foucauld, ce Français qui s'y installa, à en croire certains guides touareg, en 1905, pour se donner entièrement à l'étude de la grammaire targuie. “Son héritage fait montre de sa sagesse et résume son harmonieuse vie menée au rythme des artisans”, ajoutent-ils. Une beauté crépusculaire et un décor pierreux impressionnants. Deux principaux points qui font de cet endroit un lieu d'attraction sans pareil où se rencontrent les différentes tribus touareg pour perpétuer les traditions, et offrir ainsi une image imbibée d'originalité aux touristes. Selon une Française, la cinquantaine bien entamée, “l'ambiance frénétique de Tamanrasset est et depuis toujours de bon augure marquant la particularité du nouvel an. À cela s'ajoutent les randonnées pédestres effectuées dans ce néant désertique qui permettent de découvrir des endroits idylliques et des objets de valeur historiques non sans importance. En tout cas, Charles de Foucauld ne s'est point gouré en épousant la beauté mirifique du désert algérien”. Arezki Lbachir