La deuxième partie de la sourate sidna Youssef au plan de la méthode est aussi attrayante que la première, sinon plus. Les épreuves par l'aisance sont également au nombre de quatre à travers les quatre voyages de ses frères de l'Orient à l'Egypte, chaque voyage comportant un aller-retour, excepté le dernier qui n'a qu'un aller simple du fait que toute la famille est invitée à rester auprès de Youcef, devenu roi d'Egypte. Ce qui est frappant, chaque aller de chaque voyage débute par l'expression Quand les frères entrèrent chez Youssef… et chaque retour de chaque voyage par l'expression Quant ils retournèrent chez leur père… ou d'un terme équivalent, excepté pour le dernier voyage qui n'a qu'un aller simple. Ce sont autant de repères qui aident à situer aussi bien pour la compréhension que pour l'apprentissage et le rappel, ce long passé. Cela indique aussi que le meilleur des récits est écrit de la meilleure des façons en plus d'autres secrets et charmes dont le style et la beauté du texte avec des versets rimés de bout en bout. C'est donc avec plaisir et charme qu'on va découvrir cette partie balisée de bout en bout comme dans une autoroute de la communication, avec le suspens qui retient constamment votre attention pour enfin voir le songe du jeune Youssef se réaliser et le père se délivrer de ses peines en retrouvant ses deux fils et rassembler sa famille après tant de déchirement. De même, ce qui comptait pour lui, se réalisa avec la bonne annonce du passage de la prophétie à son fils Youssef et à l'ensemble de ses fils qui deviennent ses lieutenants pour le soutenir en terre lointaine et qui donnèrent naissance à toute la progéniture de plus de 300 prophètes issus des enfants d'Israël, en éclairant l'humanité entière jusqu'à la venue de Jésus sur environ deux mille ans et ensuite le dernier des Prophètes, issu de Ismaël, de l'autre fils d'Ibrahim. 1er voyage (deux scènes) : il retrace la première entrée en Egypte et l'intendant Youcef qui reconnaît ses frères. Il leur demanda de ramener leur petit frère Benjamin. - L'aller : La première rentrée en Egypte chez Yousef qui demande Benyamin avec une seule scène (58-62). - Le retour : le père exige un serment de ses fils pour protéger Benyamin avec deux scènes (63-67). 2e voyage (quatre) : Youcef fabrique une ruse pour retenir Benjamin. - L'aller: La deuxième rentrée. Yousef retient son frère avec quatre scènes (68-82) - Le retour : Le père qui doute décide de renvoyer ses fils pour s'enquérir au premier de l'intendant avec une seule scène (83-87) 3e voyage (deux) : Youcef décline son identité. - L'aller : Yousef lève le secret et invite ses parents avec une seule scène (88-93) - Le retour : le père retrouve sa vue (94-98) 4e voyage (une) : Youcef reçoit ses parents et ses frères au Palais royal. . - Aller simple sans retour: la grande rencontre et la matérialisation du songe avec deux scènes (99-101): · La conclusion à l'adresse du Prophète Mohamed (QSSSL), présentée en deux épisodes, vu sa longueur pour tirer les leçons de ce récit. (102-111) Le récit de Sidna Youssef, patrimoine commun aux religions monothéistes dont le nom est intimement lié à la belle Zoulikha demeure avant tout une jolie histoire d'amour, unique en son genre. Toutefois le message demeure qu'un enfant de douze ans, délaissé au fond d'un puits par ses propres frères, repêché et vendu esclave, se retrouve après bien des pérégrinations, intronisé par la grâce divine roi d'Egypte selon des sources s'appuyant sur l'interprétation coranique. Il sauva Oum Dounia de la famine et de l'idolâtrie. Comme quoi, on ne néglige jamais un enfant. La lecture de la sourate Youssef éloigne les soucis et la tristesse et fait entrer la joie dans les cœurs, selon la tradition. Sa révélation intervenue dans des circonstances très pénibles pour le Prophète (QSSSL) suite à la perte de ses deux soutiens, sa femme Khadidja, la mère de la plupart de ses enfants et son oncle Abou Taleb d'un côté vers la onzième année de la Révélation et de la montée de l'hostilité des Koraïchites de l'autre, l'avait beaucoup aidé à surmonter ses lourdes épreuves qui paraissaient si longues jusqu'à ce que vienne l'ordre de quitter La Mecque et d'émigrer vers Médine, où un autre destin l'attendait, Cette nouvelle façon de voir, basée sur l'analyse scientifique de traitement du texte coranique, visant à mette en exergue la mise en forme la plus appropriée possible, ouvre des perspectives prometteuses, inconnues jusque-là, pour répandre le message coranique sinon tel qu'il ne l'a jamais été, du moins davantage. Après cette sourate qui avait attiré l'intérêt du grand penseur Malek Bennabi, nous allons voir une autre sourate à la structure tout aussi merveilleuse qui avait capté l'attention de cheikh El Bayoudh en lui consacrant tout un livre méritoire, sourate El Kahf, en même temps que de connaître cette figure qui a beaucoup contribué à l'essor de l'interprétation chez nous, notamment en langue amazighe. (À suivre) S. B. Email : [email protected]