Le Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion libyenne, basé à Benghazi (Est), se prépare à s'installer à Tripoli, désormais sous “le contrôle quasi-total” des rebelles, a annoncé hier son président Moustapha Abdeljalil. “Nous entreprenons des mesures pour transférer le CNT à Tripoli”, actuellement “sous le contrôle quasi-total” des rebelles où ils sont entrés dimanche, a déclaré M. Abdeljalil dans un entretien téléphonique avec la chaîne de télévision Al-Arabiya. “Nous préparons des vols vers Tripoli” depuis Benghazi, la capitale de la rébellion, a-t-il ajouté, indiquant toutefois que “certaines poches (de résistance) entravent ces plans”. “Mais si Dieu le veut, nous viendrons à bout de ces poches dans les 48 heures”, a-t-il dit, notant que le colonel Mouammar Kadhafi “garde certaines de ses troupes qui ne se sont pas rendues et qui sont formées probablement de non-Libyens”. Ainsi, des responsables du Conseil national de transition (CNT), l'organe politique de la rébellion libyenne, sont actuellement en route pour Tripoli, a-t-on appris de source militaire rebelle. “Des membres du CNT ont quitté hier soir par avion Benghazi (la capitale rebelle dans l'est du pays) pour les montagnes de l'ouest du Djebel Nefoussa”, a indiqué cette source, qui a requis l'anonymat. “Ils sont arrivés dans la nuit, ils se rendent ce matin à Tripoli par la route et se trouvaient à Bir Ghanam (100 km au sud-ouest de la capitale) lors de notre dernier contact”, a-t-elle ajouté. Le groupe est composé essentiellement des représentants de la capitale Tripoli au sein du CNT. Les rebelles ont lancé, samedi soir, une offensive majeure sur Tripoli où ils ont pris le contrôle de plusieurs quartiers et ont été accueillis par des habitants en liesse qui ont envahi les rues. Lundi matin, de violents combats faisaient rage entre rebelles et forces loyales au régime autour de la résidence du dirigeant Mouammar Kadhafi. Le CNT a été officiellement créé le 27 février à Benghazi (Est), dans les jours qui ont suivi la révolte populaire contre le régime du colonel Mouammar Kadhafi. Depuis début mars, il se veut un “comité de gestion des crises”, et est actuellement présidé par Moustapha Abdeljalil, ancien ministre de la Justice du Guide libyen. Le CNT compte officiellement une quarantaine de membres, désignés en théorie sur la base de leur expérience et sur la base de la répartition géographique. Seuls les noms de treize de ses membres — essentiellement des juristes, avocats et professeurs d'université — ont été rendus publics à ce jour, ceci pour des raisons de sécurité. La “déclaration constitutionnelle”, la dernière feuille de route élaborée par les rebelles en prévision de la chute du colonel Mouammar Kadhafi, prévoit dès “la libération” le transfert du CNT de Benghazi à Tripoli, puis la nomination, dans un délai maximum de trente jours, d'un bureau exécutif temporaire — ou gouvernement intérimaire — chargé de la conduite des affaires du pays.