Jamais les habitants des localités rurales de la wilaya d'Oran n'ont été aussi pénalisés par les coupures intempestives d'électricité durant un mois sacré de surcroît et en plein été comme cette année. D'habitude, la Sonelgaz avance l'argument du piratage, de la surconsommation, des négligences des clients, du délestage, des arguments classiques pour se dédouaner et refuser d'assumer ses responsabilités. Cette fois, elle vient d'innover. “Les coupures sont dues à la poussière des câbles d'où une baisse de tension”, affirme un responsable de Sonelgaz lors d'une séance de travail avec les autorités locales des localités touchées telles Boufatis, Mahdia, El Aoumeur, Tafraoui, Kehaïlia, Chekalil, Fethia, El Braya, Kerma et surtout Oued Tlélat. “Nous procédons au nettoyage des câbles”, précise la Sonelgaz. La réplique des citoyens n'a pas tardé à réagir à cette fuite en avant : “Pourquoi la Sonelgaz attend le Ramadhan pour procéder au nettoyage ?” s'interrogent-ils. “Même cet argument ne tient pas la route car les coupures volontaires se font durant la journée mais nous subissons aussi des coupures fréquentes à l'heure de la rupture du jeûne et qui dure plusieurs heures dans la soirée, et cela en plus des coupures de la journée”, déclare un groupe de citoyens de la localité de Mahdia. Cependant, ces désagréments ont un coût. “Les plus touchés sont les boulangers, les bouchers et les vendeurs de surgelés (viande et poisson)”, affirme un membre de l'UGCAA. Et il ne faut pas oublier les désagréments faits aux ménages où téléviseurs, réfrigérateurs et autres appareils électroménagers ont été détériorés suite à une hausse de tension, et “sans parler du supplice des malades lors de l'arrêt des climatiseurs en plein canicule”, déplore le père d'un malade. “Il faut un constat de l'huissier de justice pour prétendre à une indemnisation et toute une procédure à respecter. Sonelgaz profite de cette aubaine bureaucratique pour ne pas payer un centime aux victimes de ces désagréments mais n'hésite pas à couper l'alimentation quand la facture n'est pas réglée”, explique un citoyen. La Poste, les administrations, les pharmaciens, les médecins privés, les vendeurs de produits laitiers, les cafés, les espaces de loisirs… sont aussi pénalisés par ces coupures récurrentes d'électricité. “Le prêt du ministère du Commerce pour l'achat d'un groupe électrogène ne concerne que les boulangers. C'est une goutte d'eau dans un océan”, renchérit un boucher. Les retraités de Sonelgaz n'en reviennent toujours pas : “Sonelgaz était parmi les entreprises stratégiques les mieux sructurées du pays. Aujourd'hui, elle n'arrive même pas à assurer régulièrement les relevés de compteurs”, se désole un retraité. Toutefois, il faut crever l'abcès et dénoncer les agents qui n'hésitent pas à préférer leur intérêt personnel à celui de l'entreprise. Les exemples recueillis font sursauter plus d'un.