La compagnie nationale compte déjà en projets deux points d'entrée dans le Vieux Continent. Sonatrach et le géant BP ont conclu, hier, un accord de coopération qui permettra, à moyen terme, à la compagnie nationale de consolider sa position parmi les premiers fournisseurs de gaz de l'Union européenne. En effet, l'arrangement porte sur la création d'une société mixte entre les deux compagnies chargées de l'approvisionnement en commun en GNL du marché britannique, à travers le terminal de regazéification de Isle of Grain, situé sur la Medway River à une trentaine de kilomètres de Londres. Les deux compagnies ont également annoncé avoir remporté l'appel d'offres concernant la réservation de capacité du terminal de regazéification de Isle of Grain. Ces deux événements vont permettre à Sonatrach et BP de fournir conjointement au marché britannique près de cinq milliards de m3 de GNL annuellement à partir de 2005. Ce qui représente près de 5% des besoins du Royaume-Uni. À cette échéance, la Grande-Bretagne devra, pour couvrir ses besoins en progression, importer de nouvelles quantités de gaz. Les champs de la mer du Nord en déclin, elle deviendra, au cours des prochaines années, un importateur net de méthane. Cet accord de réservation inclut, du reste, une option pour une capacité supplémentaire en cas d'extension du terminal. Les travaux de conversion de l'installation en terminal de réception de GNL seront bouclés en 2005. Dans son allocution, lors de la cérémonie de signature, le PDG de Sonatrach a situé l'importance des deux accords. “Je voudrais rappeler que voilà plus de trente-huit ans, l'Algérie fournissait déjà du GNL au Royaume-Uni, plus précisément à Canvey Island, à partir de sa première unité de liquéfaction, la Camel. Cependant, le développement de la production gazière en mer du Nord a changé cette donne dans la mesure où le gaz naturel a remplacé le GNL sur ce marché. Mais, aujourd'hui, face au déclin de cette production et au développement de nouveaux terminaux de regazéification de GNL sur le sol britannique, c'est tout naturellement que Sonatrach, conjointement avec BP, premier fournisseur de gaz au Royaume-Uni, entend reprendre le rôle de fournisseur fiable qu'elle a joué naguère et comme par le passé, contribuer au développement du gaz et à la satisfaction des besoins croissants en cette énergie, confortée en cela, par les perspectives prometteuses de la croissance de la demande sur ce marché. Pour nos deux groupes, forts d'une longue expérience dans l'industrie gazière, ce projet permet de renforcer pour l'un sa position de leader dans l'approvisionnement en gaz du marché britannique, pour l'autre, son rôle de fournisseur traditionnel de gaz à l'Europe”. Mais, l'alliance avec BP permet une flexibilité dans les fournitures de gaz. Le vice-président de Sonatrach, chargé de la commercialisation, M. Hached, nous explique que sur les 5 milliards de GNL livrés annuellement, 50% proviendront des ressources en gaz de la compagnie nationale, 50% de BP. Les quantités ou une partie de ces quantités conjointes pourraient être orientées vers les Etats-Unis si les prix du gaz dans ce pays, à une conjoncture donnée, sont très élevés. Ainsi, Sonatrach s'ouvre à travers ces accords un nouveau marché en forte expansion. Après le terminal de regazéification de Ferrol en Espagne en cours de réalisation, la compagnie nationale arrache en partenariat avec l'un des premiers groupes pétroliers dans le monde un second point d'entrée en Europe. Ce qui matérialise, sur ce point, le début de mise en œuvre de sa stratégie gazière conçue pour s'adapter aux contraintes et opportunités de la libéralisation du marché européen du gaz. N. R. Dessertes vers l'Algérie Reprise des vols de British Airways On peut tout reprocher au ministre de l'Energie, mais pas sa compétence et son sens de la communication. Au cours de son allocution sur les accords conclus, hier, avec BP, M. Chakib Khelil a profité de cette opportunité pour indiquer, après avoir salué la contribution de l'ambassadeur de Grande-Bretagne à Alger au développement des relations avec le Royaume-Uni, que les vols de la compagnie British Airways vont reprendre vers l'Algérie. Ce qui constitue un pas important vers la fin de l'embargo qui ne dit pas son nom sur le pays. Actuellement, deux grandes compagnies occidentales assurent des dessertes vers l'Algérie : Alitalia et Air France. N. R.