La compagnie pétrolière norvégienne Statoil a décidé d'investir 2 milliards de dollars en Algérie, a déclaré hier à Alger son PDG, M. Helge Lund. « Nous avons convenu d'investir 2 milliards de dollars en Algérie, ce qui est important pour une compagnie de la taille de Statoil », a indiqué le premier responsable de Statoil, qui s'exprimait au cours d'une conférence de presse tenue hier après-midi à l'hôtel Sheraton. Statoil a déjà acquis pour 740 millions de dollars une partie des intérêts que BP détenait sur les gisements gaziers d'In Salah et d'In Amenas. Elle a signé, il y a quelques jours, un contrat d'exploration avec Sonatrach sur le périmètre de Hassi Mouina, où elle doit effectuer un premier investissement de 17,5 millions de dollars. L'engagement pris par Statoil d'investir 2 milliards pourrait se concrétiser aussi bien sur les trois projets où elle est déjà présente que sur d'autres opportunités qui s'offriraient. Statoil considère l'Algérie comme l'un des principaux éléments dans sa stratégie à l'international, selon son PDG. « Sur les 24 projets en amont que nous avons à l'international, l'Algérie devient une partie de plus en plus importante dans la stratégie de Statoil », a affirmé le premier responsable de la compagnie norvégienne. Dans la matinée d'hier, Statoil a procédé à l'ouverture officielle de son bureau en Algérie annoncée par son PDG. A cette occasion, M. Helge Lund a annoncé que Statoil était « en Algérie pour le long terme ». La compagnie norvégienne a souhaité que Sonatrach soit un partenaire pour vendre du GNL sur le marché américain à travers le terminal de Cove Point qu'elle détient dans le Maryland. Sonatrach vend actuellement 1 milliard de m3/an de GNL à Statoil, et comme les capacités du terminal vont être multipliées par quatre, elle a sollicité Sonatrach pour qu'elle lui fournisse plus. « Sonatrach pourrait être un très bon partenaire » pour le terminal aux Etats-Unis, a estimé M. Lund dans son intervention officielle.Intervenant au cours de la même cérémonie, le PDG de Sonatrach, M. Mohamed Meziane, a affirmé « la volonté commune d'aller partout en partenariat » aussi bien en Algérie, en Norvège qu'à l'international. Mme Torhild Widney, la ministre norvégienne du Pétrole et de l'Energie, qui était présente à la cérémonie, a déclaré que l'Algérie et la Norvège en tant que fournisseurs importants de gaz ont des intérêts communs. Avec la Russie, les deux pays sont les principaux fournisseurs de l'Europe en gaz. Concernant l'ouverture du bureau de Statoil, la ministre a estimé qu'« elle constitue une donnée importante dans les relations entre les deux compagnies ».« Je suis convaincue que nous sommes qu'au début d'une opération à long terme », a-t-elle déclaré. Au cours de la cérémonie, le vice-président amont de Sonatrach, M. Mohamed Babaghaou, et le vice-président exploration et production à l'international de Statoil, M. Peter Melbye, ont signé un protocole d'accord de coopération entre les deux compagnies. Cet accord définit les domaines de coopération comme la réalisation des études, les travaux de recherche, les opportunités de partenariat, la formation et les échanges d'informations et d'expériences. Statoil est une compagnie nationale détenue à 76% par l'Etat. Les 24% des autres actions sont inscrites dans les Bourses de New York et d'Oslo. Elle est considérée comme le troisième fournisseur de pétrole dans le monde. Pour le gaz, elle couvre environ 10% de la consommation de l'Europe (OCDE). Pour plusieurs dirigeants de Sonatrach comme pour ceux de Statoil, la ressemblance entre les deux compagnies facilitera énormément leur coopération. Avec l'acquisition du terminal de regazéification de Cove Point, Statoil va développer sa part de marché du gaz aux Etats-Unis. Créée il y a trente-deux années après les découvertes des années 1960 dans la mer du Nord, Statoil se positionne comme un major avec une présence dans 28 pays. Sur les 24 000 employés qu'elle compte, la moitié se trouve à l'extérieur.