La juriste, Nadia Aït Zaï, s'est dit choquée des réactions de certains partis politiques défavorables au projet de loi relatif à la représentation des femmes dans les assemblées élues, par voie de quotas, alors que celui-ci a été adopté dernièrement en Conseil des ministres. Le projet en question, pour rappel, consacre le principe de quotas, un minimum de 33% du nombre des sièges à pourvoir aux candidatures féminines, mais ne semble pas être du goût de certains députés à l'APN. “Qui sont ces gens qui montent au créneau”, s'est-elle interrogée. Cette dernière, également directrice du Centre d'information et de documentation sur les droits de l'enfant et de la femme (Ciddef), a constaté que lorsqu'il s'agit des femmes, “ils trouvent des excuses et ont une réaction facile de refus par rapport à des velléités d'émancipation féminine”. “Un quota de 33%, ce n'est rien. De plus, il faut donner une vision à une APN reflétant la réalité de la société algérienne, composée de femmes et d'hommes. Nous ne pouvons pas continuer de fonctionner avec une Assemblée majoritairement d'hommes”, a expliqué Me Aït Zaï. La juriste n'a pas, cependant, écarté l'hypothèse de “l'agitation” émanant des formations politiques, notamment celles qui, “même si elles n'ont pas envie de s'opposer à la décision du président Bouteflika, campent sur leurs positions”. “Est-ce que ce n'est pas seulement des paroles ou de l'agitation ?”, s'est-elle demandée, non sans insister que “nous ne devons pas céder à cette agitation”. Concernant les députés RND et FLN qui se prépareraient à avancer une proposition d'amendement réduisant la proportion des 33% des sièges réservés, Nadia Aït Zaï est catégorique : “la coalition politique qui défend le programme du président de la République doit soutenir le projet de loi sur le projet de loi relatif à la représentation des femmes dans les assemblées élues.” Elle n'a pas toutefois exclu l'idée de “manœuvres politiques” pouvant provenir des militants du FLN et du RND qui, à défaut de se démarquer, pourraient fort bien “mandater d'autres personnes pour parler à leur place”. Si tel est le cas, “qu'ils aient le courage d'aller jusqu'au bout”, a estimé notre interlocutrice, avant de conclure : “S'ils sont contre le projet en question, cela veut dire qu'ils sont contre le projet des réformes du président de la République.”