Les avis de la classe politique et des juristes restent partagés sur l'application en Algérie du système des quotas en vue de promouvoir et d'élargir le champ de la représentation politique de la femme, comme l'a instamment recommandé le président de la République dans son dernier discours à la nation. Les avis de la classe politique et des juristes restent partagés sur l'application en Algérie du système des quotas en vue de promouvoir et d'élargir le champ de la représentation politique de la femme, comme l'a instamment recommandé le président de la République dans son dernier discours à la nation. Au moment où certains appuient l'application, même à titre «provisoire», de ce système afin de surmonter les obstacles entravant la participation de la femme à la vie politique par le biais des assemblées élues (commune, wilaya et Parlement), d'autres voient en cela une réduction du rôle de ce partenaire principal dans le processus politique. Ces derniers estiment que la femme doit avoir accès aux listes électorales et remporter des suffrages mais il faut, pour cela, vaincre les mentalités archaïques qui la confinent dans un statut de «mineure à vie». Le juriste Chamli Yahia, professeur à l'université de Soumaâ (Blida), pense que l'application du système des quotas pour les partis «est une condition sine qua non» pour élargir le champ de la représentation politique de la femme, car elle lui permet d'accéder aux assemblées élues. L'application de l'article 31 bis de la Constitution exige l'affectation d'un «quota déterminé» à la femme au sein des assemblées élues, a-t-il rappelé. Pour sa part, la juriste Nadia Aït Zay met en exergue l'importance de l'application de l'article 31 bis, par la promulgation d'une loi organique, afin d'«augmenter les chances d'accès de la femme aux assemblées élues». La juriste a aussi rappelé l'importance de recourir au système des quotas, car, a-t-elle dit, ceci constitue «une étape» impérative pour réaliser l'égalité des chances pour les deux sexes, notamment au plan politique. Elle a également souligné la nécessité de renforcer le système des quotas par des «mesures provisoires» conformément à la Convention internationale de lutte contre les discriminations contre la femme, rappelant que ce système est appelé à disparaître avec le temps et ce, par la consécration du principe d'égalité entre l'homme et la femme. Cependant, pour certains députés, il est inconcevable d'imposer un quota pour les partis politiques sur les listes électorales pour participer aux différentes échéances, ce qui pourrait les amener à ouvrir leurs listes à la gent féminine pour atteindre le quota exigé, sans pour autant tenir compte de leurs compétences, de leur savoir ou de leur maturité politique. A ce propos, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, avait souligné, dans un commentaire sur la loi organique dont la promulgation est prévue avant les prochaines échéances électorales, en application des mesures annoncées dans le dernier discours à la nation du chef de l'Etat, que son parti rejetait le système des quotas, car il «ne permet pas à la femme de disposer de son avenir». Synthèse R. N.