Le Parlement iranien a adopté, hier matin, les grandes lignes du projet de loi étendant les pouvoirs du président réformateur Mohammad Khatami en lui permettant d'intervenir directement dans les affaires de la justice, bastion conservateur, au terme de débats radiodiffusés. Une majorité des élus de la Chambre, dominée par les réformateurs, s'est levée pour signifier son approbation, prévisible, quatre jours après celle d'un autre texte déposé par le président et censé empêcher les conservateurs de rejeter massivement les candidatures réformatrices aux élections. Considéré par beaucoup, avec le projet de réforme de la loi électorale, comme le va-tout du président, le texte adopté, hier, conférerait à M. Khatami la faculté de suspendre des décisions judiciaires ou administratives et des actes “contraires à la Constitution”. Ce projet vise directement la justice, un des principaux points de blocage des réformes depuis la première élection de M. Khatami en 1997. La tension politique est allée chaque jour grandissant avec l'examen des deux textes de loi. La justice a montré ces derniers jours qu'elle n'entendait rien céder arrêtant un dirigeant du principal parti réformateur et condamnant à mort un intellectuel.