Après la sécurisation des agriculteurs “dans leur relation avec la terre”, le ministre leur demande d'introduire davantage les nouvelles techniques dans leurs activités pour améliorer la production. Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Dévelop-pement rural, qui a effectué, avant-hier, une visite de travail et d'inspection dans la wilaya de Sidi Bel-Abbès, a présidé une séance de travail à la salle des délibérations de l'APW, à laquelle ont assisté les présidents des Chambres d'agriculture et du commerce, de l'Unpa, les chefs de daïra, les P/APC, les cadres de l'agriculture de la wilaya, les opérateurs et les associations. Selon le premier responsable du secteur de l'agriculture, “l'objectif consistait à s'enquérir et à savoir à quel point les moyens, les instruments, les techniques et les objectifs de la politique du renouveau agricole et rural sont maîtrisés par les acteurs de la base. C'est le cas de la wilaya de Sidi Bel-Abbès, où beaucoup d'espoir, de volonté et de modernisation ont été constatés dans ce débat avec les différents responsables et acteurs”. Dans son intervention, le ministre de l'Agriculture a également insisté sur la redynamisation des centres de formation qui existent déjà dans la wilaya. Sur sa lancée, il dira : “au niveau de Sidi Bel-Abbès, il y a augmentation et une amélioration, mais nous pensons que la wilaya peut jouer un rôle de rayonnement sur le reste de la région. Les capacités humaines et l'expérience acquise par les professionnels locaux peuvent permettre à cette wilaya d'améliorer nettement leur production et la productivité dans le lait, les céréales l'arboriculture et l'élevage.” Pour ce qui est de la mise en œuvre de la politique de renouveau agricole et le volet du développement rural, le Dr Benaïssa a indiqué que cette dernière a pour objectif de libérer les initiatives et que toutes les études font apparaître qu'il y a des potentialités à valoriser. “Pour ce faire, un programme de renforcement des capacités humaines et d'assistance technique est engagé à même de rapprocher les techniques et les technologies des agriculteurs. Nous pensons que dans beaucoup de régions, il est possible de multiplier la production par trois, quatre, voire parfois par dix, et ce, en fonction des capacités existantes.” Et d'ajouter : “Donc, d'un côté, on a sécurisé les agriculteurs dans leur relation avec la terre, on les a sécurisés dans le cadre du financement et aujourd'hui, on leur demande d'introduire davantage les technologies et les techniques pour améliorer la production. C'est cette critique qui sera à l'origine, j'espère, du renouveau agricole et rural.” Par ailleurs, lors des débats, outre les nombreux problèmes ayant trait à l'absence de la main-d'œuvre, la mise en place d'une industrie de transformation, le soutien des fellahs et des coopératives par des moyens, notamment les matériels agricoles qui ont été exposés par les intervenants, certains ont évoqué la hausse subite du prix de l'engrais du type TSP et qui a atteint les 6 000 DA, soit le double. À ce propos, en réponse à une question de Liberté, le ministre a déclaré : “Effectivement, on a appris qu'il y a eu une subite forte augmentation du prix des engrais TSP, alors qu'il vient d'être soutenu, et nous sommes en train d'enquêter auprès des opérateurs sur les raisons exactes de cette hausse.” À propos de la céréaliculture, la création du club des 50 a été également évoquée par le ministre de l'Agriculture qui a indiqué qu'il concerne les professionnels céréaliculteurs qui ont réalisé une production supérieure à 50 quintaux à l'hectare. Selon le Dr Benaïssa, lors de cette campagne, 44 céréaliculteurs ont dépassé cette quantité de production (plus de 50 quintaux à l'hectare), alors que la moyenne nationale est de 16 quintaux à l'hectare. “Ce qui est intéressant de souligner, c'est que même au niveau de la région de l'ouest, où il y a eu la sécheresse, ceux qui ont appliqué les techniques et surtout celles d'irrigation d'apport, certains à Tiaret et Relizane, ont réalisé plus de 50 quintaux à l'hectare”, notera M. Benaïssa. Et de conclure : “Cela est une preuve que lorsqu'on utilise rationnellement nos potentialités, on peut avoir des rendements intéressants.”