La crise mouloudéenne a connu hier un virage tout aussi inattendu que très important sous la forme d'un nouvel et inédit épisode de ce feuilleton typiquement oranais, dont l'épilogue risque fort de déroger au scénario prévu. Explications : après le film qui a eu pour cadre la direction de la jeunesse et des sports (voir notre édition d'hier), la séance d'entraînement qui était programmée à 15h00 au complexe sportif des Castors devait, apparemment, se dérouler le plus normalement du monde, autrement dit, en l'absence des joueurs réfractaires qui avaient l'habitude de s'entraîner au stade de la LOFA sous la coupe du tandem Maâtallah-Bouha, mais coup de théâtre ! Benzerga, Kechamli, Hamidi Ouaman, Gaïd et Mazri se présentèrent à ladite séance, à laquelle ils prirent, d'ailleurs, part. Ils ont, en effet, réintégré le groupe à la surprise générale au moment où personne n'y croyait plus vraiment. Ce brusque changement et ce presque retour à la normale à une origine ou plutôt un mou : Marbi Abdelilha. Décidé, visiblement, à voler de ses propres ailes et à agir désormais pour son compte, l'ex-président de la section football de l'ère Djebbari a ainsi frappé un grand coup en réussissant à convaincre les “grévistes” de réintégrer le groupe qui s'entraîne sous les ordres du duo Revelli-Belatoui. Larbi Abdelilah, accompagné du capitaine Haddou Moulay, est allé en fait à la rencontre des réfractaires et, tour à tour, il a réussi à les convaincre tous, comme en témoigne leur présence à la séance de travail d'hier. Les deux seuls joueurs à ne pas avoir encore réintégré le groupe, Ouasti et Boukessassa, avaient cependant, de bons arguments à faire valoir, puisque le premier nommé souffre d'une fracture au bras, alors que le second n'est toujours pas totalement remis de sa blessure à la cheville. Zoubir Ouasti nous a affirmé, hier en début d'après-midi, qu'il se présenterait à la séance qui devait débuter à 15h. Ainsi donc, Larbi Abdelilah a surpris tout son monde par une action qui confirme son “intérêt grandissant” pour le poste de président du MCO. “Il nous a affirmé qu'il sera président. Il nous a même révélé qu'il a eu des garanties pour être celui qui sera désigné par les structures concernées pour prendre les rênes du club”, devait même nous avouer à ce sujet un des désormais ex-réfractaires. Cela nous a, à vrai dire, été confirmé à demi-mots par le principal concerné, Abdelilah en l'occurrence, qui, contacté par nos soins, nous dira sans ambages : “le fait de voir le MCO pris en otage par Djebbari et Elimam mais surtout le fait de voir l'équipe décimée et divisée alors que l'heure est vraiment grave, m'ont incité à agir seul. C'est, d'ailleurs pour rassembler, en premier lieu, le groupe qui se déplacera demain (NDLR : aujourd'hui) à Annaba que j'ai pris attache avec chacun des grévistes. je leur ai expliqué ma vision des choses en les exhortant à réintégrer l'équipe. je leur ai affirmé également qu'il y avait désormais de fortes chances pour que je prenne l'équipe en main. Mais, moi, je ne ferai alliance ni avec Djebbari, qui m'a en quelque sort trahi et poignardé dans le dos, ni avec Kacem Elimam. Afin de motiver et de stimuler les joueurs, je leur ai demandé de suivre les instructions des membres du directoire et si quelque chose ou quoi que ce soit leur manquait, ils n'ont qu'à prendre attache avec moi”. L'ex-président de la section football n'a, de plus, guère caché son vrai objectif. “Dès que les structures concernées décideront de provoquer une AG élective, je déposerai officiellement ma candidature. Je n'ai pas peur de le dire, je veux être président du MCO !”, nous confiera-t-il. À moins de croire, cela dit, que tous les “changements” sont très “innocents”, une question se pose d'elle-même : comment se fait-il que Abdelilah s'est décidé brusquement à faire campagne pour lui-même en convaincant les joueurs grévistes de réintégrer le groupe ? Comment expliquer cette nouvelle “sortie” de l'ex-bras droit de Djebbari à 48h seulement de l'annonce du tant attendu verdict par le MJS ? Un membre assez influent de la famille mouloudéenne et qui a suivi, de l'intérieur, cette drôle d'affaire a été très clair. “C'est la même personne jadis très proche de Djebbari et connue à Oran pour ses relations privilégiées avec le wali qui tire les ficelles. Il ne serait donc pas impossible que ce soit cette même personne qui soutient actuellement Abdelilah en l'assurant de l'appui d'en haut !”. A. K.