II - Muhammad Ibn Sîrîn : le traditionniste “Homme de confiance, de constance, sublime, ingénieux, jurisconsulte, imam, homme de science et de scrupule.” (Ibn Sa‘d, VII, p. 193). “Un imam en exégèse, en jurisprudence, en interprétation onirocritique, un ascète et un vertueux avancé - al-muqaddam fî zuhd wa-l-wara.” (Al-Nawawî). “C'était une autorité, un faqîh et un imam d'une grande science, un homme de confiance et de scrupule accompli, un onirocritique érudit.” (Al-Dahbî). Ces trois citations résument les diverses qualités d'Ibn Sîrîn qui transparaissent à travers l'exemple de la littérature qui lui est consacrée, en relation avec ses activités de muhaddit, de marchand d'étoffes et d'interprète onirocritique. Ce traditionniste de deuxième génération, formé à l'école kufite, s'est conformé à l'islam à la lettre. Il s'en servait comme écran à travers lequel il percevait le monde. Il se révèle être un homme de qualités inégalées. Il était considéré, par beaucoup, comme l'homme supérieur. C'est un homme exceptionnel, d'une grande envergure qu'il nous est donné de connaître. 1 - Muhammad Ibn Sîrîn : l'homme supérieur Selon les hadiths liés aux opinions de ses pairs et compagnons, Ibn Sîrîn jouissait d'une aura de vénération qui en faisait une autorité, un homme de déférence ainsi qu'en témoignent les citations suivantes : “Allez voir le sourd, c'est-à-dire Muhammad Ibn Sîrîn.” (Ibn Sa‘d). “Qui de nous supporte ce que supporte Muhammad Ibn Sîrîn ? Il tranche comme le fer de lance” (Ibn Sa‘d, Al-Bagdâdî, Al-Dahbî). “Soumettez-le à tout ce que vous voudrez, ses scrupules, son intransigeance et sa maîtrise de lui-même vous surpasseront” (Al-Bagdâdî, Al-‘Asqalânî). Aucun Basri ni aucun Kufi n'avait la piété de Muhammad Ibn Sîrîn (Al-‘Asbahânî). L'homme le plus sincère que j'aie vu (Al-Râzî, Al-Yafi‘î). L'homme le plus sincère que j'aie connu (Al-Bagdâdî, Al-Nawawî). Il était l'un des plus grands porteurs d'espoir pour cette communauté et des plus sévères envers eux-mêmes (Al-Bagdâdî, Al-Nawawî). Si, dans le monde, il existait (des hommes) comme les trois (suivants) : Muhammad Ibn Sîrîn en Irak, Al-Qâsim Ibn Muhammad au Hedjaz et Radja Ibn Hawawiyya en Syrie. parmi ceux-ci, aucun n'était comme Muhammad (Al-Bagdâdî). Non seulement Ibn Sîrîn jouissait de qualités morales exceptionnelles, mais ses activités reflétaient également la supériorité de ses capacités intellectuelles, en tant que savant jurisconsulte, comme l'atteste la littérature : Je n'ai pas vu d'homme d'un savoir plus grand dans sa piété, ni d'une piété plus grande dans son savoir que Muhammad (Ibn Sa‘d, Al-Asbahânî, Al-Bagdâdî, Al-Dahbî, Al-Yafi‘î). Dans toute cette vallée, aucun homme n'avait les connaissances de Muhammad Ibn Sîrîn en jurisprudence (Ibn Sa‘d, Al-Nawawî). (À suivre)