Les habitants de chaque localité refusent l'implantation d'une décharge dans ses environs, et souhaitent qu'une autre solution soit trouvée. Après la fermeture de la décharge publique située non loin de Zberboura et Medinet El-Hayet, durant près d'une semaine, toutes les rues et cités de Lakhdaria croulaient sous des tonnes de déchets ménagers. La ville est devenue invivable. Des odeurs nauséabondes se dégageaient des ordures entassées dans tous les coins de la ville. Chaque coin présentait un paysage désolant. Les trottoirs étaient “remplis” de grandes quantités d'ordures jetées par les citoyens. Même les portails des écoles n'ont pas échappé au phénomène. La ville a frôlé la catastrophe. Les services de la direction de la santé publique avaient dressé un rapport mettant en garde les autorités contre la possibilité d'apparition du choléra. Selon le président de l'APC de Lakhdaria, les habitants de Zberboura et Medinet El-Hayet avaient fermé la route qui mène à la décharge publique et la RN5 sans avis préalable. “Nous avons été surpris par le comportement des citoyens qui ont refusé l'accès à nos camions pour déposer les déchets ménagers au niveau de la décharge publique.” La municipalité n'est pas restée les bras croisés, et ce, après avoir informé la tutelle par des rapports quotidiens sur l'évolution de la situation. Plusieurs démarches ont été effectuées auprès de différentes localités afin de trouver une solution définitive. En vain. “Nous avons pris attache avec les habitants Hezama qui s'y sont opposés catégoriquement. Nous avons même fait appel aux imams pour sensibiliser les habitants à la nécessité de trouver un lieu approprié. Mais nous avons toujours essuyé un refus. Les citoyens cherchent la propreté sans pour autant nous laisser un lieu où déposer les déchets”, précisera le P/APC. Les habitants de chaque localité refusent l'implantation de la décharge dans ses environs et souhaitent qu'une autre solution soit trouvée. "Pourquoi c'est à notre niveau et pas dans telle localité ? Telle est la réponse donnée à chaque fois qu'on essaye de trouver un lieu adéquat. Nous avons même tenté de jeter les ordures dans un oued, mais les citoyens des habitations limitrophes ont pris en otages quatre de nos camions de 8h à 12h, et ce, après plusieurs négociations et repris tout ce qui a été récupéré dans l'oued”, nous déclarera le premier magistrat de la commune. Après une semaine, une solution de sécurité a été prise afin de parer à l'apparition des épidémies, à la suite des rapports de la DSP et des services d'hygiène de la commune. Ainsi, une convention a été signée entre la commune et un privé pour évacuer les ordures vers la décharge d'Ouled Fayet. Cette solution revient très cher à la trésorerie communale. Une seule rotation coûte 3500 DA. Pour les premiers jours, pas moins de 12 voyages ont coûté 400 000 DA par jour. La commune de Lakhdaria enregistre 200 t de déchets par jour. Pour le maire, cette solution est provisoire. Un lieu doit être trouvé, sachant que la commune dispose d'une enveloppe financière de 15 milliards, destinée à la réalisation d'un centre d'enfouissement technique. Mais le projet est toujours en souffrance. D'ailleurs, le P/APC accuse certaines personnes ayant des intérêts électoralistes d'être derrière cette situation. Par ailleurs, il interpelle la wilaya afin de trouver une solution durable et définitive au problème.