La FNTR se demande à quelle logique obéit la décision “brusque” des représentants de l'Etat de vouloir faire examiner le dossier des retraites “dans un Conseil des ministres”. Moins d'une semaine après la 14e tripartite gouvernement-patronat-UGTA et alors que la menace d'un rassemblement national des retraités, dans les prochains jours, est brandie, la fédération nationale des retraités (FNTR) revient sur le devant de la scène pour s'expliquer sur la situation des pensionnés en Algérie et les perspectives d'avenir pour cette frange de la population. Dans une déclaration transmise, hier, à la rédaction de Liberté, la fédération révèle d'emblée que le patron de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd, a témoigné que la tripartite a accordé “le principe d'une revalorisation des retraites”, alors que tous les retraités attendaient “avec un grand espoir l'annonce immédiate de mesures concrètes pour l'amélioration de leur pouvoir d'achat”. Les membres du secrétariat fédéral de la FNTR/UGTA, réunis hier à Alger, affirment que M. Sidi-Saïd, présent à la tripartite du 29 et 30 septembre dernier, et à l'origine de l'inscription du 4e point à l'ordre du jour de cette rencontre (relatif au dossier des retraités), “a porté très haut les revendications légitimes des retraités”. Ils prennent à témoin l'opinion publique nationale et s'interrogent sur les raisons de la volte-face des “représentants du pouvoir” qui, à la dernière minute, ont décidé d'ajourner le dossier sur la retraite. Ces “représentants du pouvoir”, allusion faite notamment au Premier ministre et au ministre du Travail, ont, non seulement “reconnu la situation précaire des retraités”, mais promis également de placer les préoccupations des retraités “au centre du débat”, signale le communiqué. La FNTR se demande à quelle logique obéit la décision “brusque” des représentants de l'état de vouloir faire examiner le dossier des retraites “dans un Conseil des ministres”. Tout en rappelant qu'elle a “toujours” milité pour la défense de la pérennité du système de sécurité sociale en général et du système de retraite en particulier, basé sur la solidarité des générations, elle signale “la faiblesse relevée” du niveau des montants des pensions servies actuellement. À ce stade-là, les responsables fédéraux de la FNTR expliquent que cette situation est due essentiellement à la “faiblesse” des salaires qui ont servi d'assiette de calcul des anciennes pensions attribuées avant août 1996, à la “faiblesse” du taux de revalorisation annuel comparativement aux augmentations des salaires des travailleurs en activité, notamment de 2008 à 2011. Sur ce point précis, le secrétariat fédéral fait observer que les différentes revalorisations annuelles des pensions et allocations de retraite n'ont “pas réussi à évoluer en parallèle avec les salaires”, provoquant ainsi “une érosion” du pouvoir d'achat des personnes retraitées. La FNTR dément l'information selon laquelle la caisse nationale de retraite (CNR) a des problèmes financiers, en énonçant clairement que “les budgets de la CNR ne sont pas déficitaires”, à l'heure actuelle. Concernant les solutions aux problèmes de “précarité financière” de la CNR, la fédération estime que celles-ci auraient dû être trouvées depuis longtemps déjà. Selon elle, il en existe quelques-unes, dont le financement des dépenses induites par l'application de l'ordonnance 97-13 (il s'agit du gain annuel de 20 à 30 milliards de dinars), la chasse aux entreprises, publiques et privées, qui “pratiquent le travail au noir” (qui draine près de 40% de la population active si ce n'est plus), l'augmentation de la quote-part des cotisations à la charge des employeurs et des salariés, et l'utilisation rationnelle du fonds national des réserves de retraite (FNRR) dont une partie peut “d'ores et déjà (être) distribuée aux retraités”. Contredisant à nouveau les informations officielles se rapportant à la trésorerie de la CNR, le secrétariat fédéral assure que le budget de la CNR a été rehaussé, depuis 2008, par “un apport financier frais d'au moins 40%”, représentant plus de 100 milliards de dinars/an, provenant des hausses salariales des travailleurs actifs, tous secteurs confondus. Pour toutes ces raisons évoquées, les secrétaires fédéraux de la FNTR insistent sur “le maintien” des 8 points relatifs à la question des retraites, inscrits à la dernière tripartite : fixation de la pension minimum à 100% du SNMG, actualisation des anciennes pensions de retraite (datant d'avant-1996), relèvement du minimum des petites allocations de retraite à 5 000 DA, remboursement par le Trésor de quelque 500 milliards de dinars par la CNR au profit de retraités sortis avant l'âge légal à la retraite pour compression d'effectif, etc. Enfin, la FNTR réunira sa commission exécutive fédérale “dans les meilleurs délais”, afin d'évaluer les résultats de la 14e tripartite et prendre les décisions qui s'imposent. Hafida Ameyar ladi53 06-10-2011 15:05 ali 06-10-2011 13:06 naila 06-10-2011 12:45 AMGHID1 06-10-2011 10:37