L'Algérie y est rendue visible par les Brûleurs de Farid Bentoumi et Monsieur Lazhar de Philippe Falardeau. La 26e édition du Festival international du film francophone de Namur qui a débuté le 30 septembre passé sera close demain vendredi 7 octobre. Au total, ce sont quelque 161 films dont 71 longs-métrages, 67 courts-métrages et une soixantaine de documentaires, en provenance des pays francophones, qui sont projetés. L'Algérie y est rendue visible par les Brûleurs de Farid Bentoumi et Monsieur Lazhar de Philippe Falardeau. Comme d'habitude, la compétition officielle est dominée par des films belges, français et québécois. Au sein de ces films, s'il y a lieu de chercher un dénominateur commun, c'est naturellement le cinéma social que l'on citerait. En effet, plusieurs films traitent des questions sociales, mettent en scène les histoires de petites gens et évoquent des combats d'inconnus pour la survie et plus de justice. Ainsi deux films québécois et un film français illustrent cette assertion. Il s'agit de Monsieur Lazhar de Philippe Falardeau, La Décharge de Benoît Pilon et Toutes nos envies de Philippe Lioret. Le premier met en scène un immigré algérien qui s'improvise professeur. Le deuxième suit un éboueur, au passé trouble, menant une vie paisible avec sa famille avant qu'une rencontre avec une junkie ne réveille les démons du passé. Le dernier, quant à lui, propose une incursion dans le monde de l'endettement entretenu par les pratiques abusives des sociétés de crédits. Malgré cette offensive des cinémas suscités, quelques films du Sud arrivent à se faire une place au soleil. Parmi ces heureux élus, figure L'Amante du Rif de la Marocaine Narjiss Nejjar qui propose une œuvre sur la condition de la femme au Maroc. Le sujet est traité avec beaucoup de sensualité, de poésie et d'engagement. Entre-temps, l'inévitable Et maintenant on va où ? de Nadine Labaki et Tayeb, Khalas, Yalla de Rania Attieh et Danielle Garcia porte les prétentions libanaises dans cette manifestation namuroise. Le premier, présenté à Cannes et qui concourt en compétition officielle, aborde la question des sensibilités et différences religieuses menant à la guerre, alors que le deuxième, aligné dans la compétition Cantillon, met en scène un homme perdu, disjoncté menant une vie surréaliste dans un Beyrouth d'aujourd'hui. Outre les pays cités, la Tunisie de son côté, participe avec deux documentaires dans la section Regards du Présent. Tandis que Plus jamais peur de Mourad Ben Cheikh propose une chronologie de la révolution tunisienne ayant mené à la chute de Ben Ali, Laïcité, Inch'Allah de sa compatriote Nadia El-Fani pose des questions relatives la liberté, aux différences religieuses et au sens de la démocratie. En filigrane, on y lit les questions que l'Algérie s'est posées il y a 20 ans : la laïcité, la place de la femme, le danger islamiste et la démocratie sont autant d'interrogations qui reviennent d'une manière récurrente. Dns la catégorie des courts-métrages, on trouve des jeunes du Liban, du Maroc et d'Algérie. Les Brûleurs de Farid Bentoumi est un petit court, un docu-fiction poignant et qui se veut à la fois l'humoristique et tragique : il propose la chronologie d'une tragédie annoncée de jeunes brûleurs qui finiront noyés. En tous les cas, le film est loin de connaître la noyade dans les vagues de films namurois puisqu'il a été remarqué aussi bien par le public que par la critique. T. H.