“Pensez-vous qu'avec une subvention de 40 millions de centimes du ministère de l'Intérieur, qui d'ailleurs n'a pas été renouvelée depuis 2009, on peut gérer et financer 45 bureaux de wilaya ?” Le SG du bureau de la wilaya d'Oran de l'Organisation nationale des aveugles algériens (Onaa), Mohamed Lahouali, a saisi l'occasion d'un point de presse donné au siège de l'organisation pour lancer un cri de détresse. En effet, les 5000 aveugles de la wilaya d'Oran sont confrontés à d'énormes problèmes de recrutement, de logement et de scolarisation. “Pour le recrutement, les employeurs refusent de recruter un aveugle. Même dans le cadre du DAIP (dispositif d'insertion professionnelle), les aveugles ne sont pas les bienvenus chez les employeurs. Nous remercions au passage le directeur de l'Awem (agence de wilaya de l'emploi et de la main-d'œuvre), très attentif à nos doléances, mais...”, affirme M. Lahouali. Quant au logement social, le conférencier a rappelé la position du ministre de la Solidarité nationale et de la Famille : “Saïd Barkat a précisé que la loi actuelle ne privilégie pas les aveugles dans la distribution des logements sociaux. Nous avons des familles entières qui vivent dans des bidonvilles et des garages, et qui ne bénéficient que d'une subvention mensuelle de 3000 DA.” M. Lahouali ne comprend toujours pas l'attitude des autorités locales et celle du ministère de l'Intérieur. “Nous souhaitons l'aide des autorités locales (APC, APW et wilaya), car nous faisons de la protection sociale au profit des aveugles. Aucune subvention locale n'est allouée à notre bureau de wilaya sous prétexte que nous sommes une organisation nationale. Pensez-vous qu'avec 40 millions de centimes du ministère de l'Intérieur, qui d'ailleurs n'a pas été renouvelée depuis 2009, on peut gérer et financer 45 bureaux de wilaya (soit 200 000 aveugles) ?”, s'interroge le G du bureau de la wilaya d'Oran de l'Onaa. Concernant les nouveautés, ce dernier a annoncé la création d'une classe de 3e année moyenne avec une formation par correspondance. D'autre part, M. Lahouali souhaite récupérer le local qui abritait l'unité de production des brosses où un groupe de non-voyants était salarié avant sa fermeture. “Ce local est un don d'une Française aux aveugles. C'est leur propriété. Nous souhaitons le leur restituer. Nous lançons un appel aux autorités locales de nous aider dans notre action”, conclut-il. Noureddine Benabbou