Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale a fait le point, hier, sur les actions menées par son département pour “renforcer et consolider l'administration et l'inspection du Travail” en Algérie. À l'ouverture du séminaire sur “la restitution et les conclusions de la Commission de l'administration et de l'inspection du Travail adoptées par la Conférence internationale du travail, à Genève, en juin 2011”, qui s'est déroulé à l'hôtel El-Riadh de Sidi-Fredj (Alger), Tayeb Louh, a rappelé que notre pays, membre de l'Organisation internationale du travail (OIT), a ratifié les conventions internationales du travail “les plus importantes”. Il s'agit de 59 conventions, dont la convention n°81 sur l'inspection du Travail, la n°122 sur la politique de l'emploi et la n°144 sur les consultations tripartites relatives aux normes internationales du travail. Il a en outre évoqué les lois sociales promulguées en 1990, précisant que celles-ci sont conformes aux “principes fondamentaux” des conventions de l'OIT. Le ministre a également insisté sur “la dimension particulière” prise par la concertation et le dialogue social avec les autres partenaires, patronat et syndicat UGTA. Cela, sans omettre de signaler les efforts fournis en direction de l'administration et de l'inspection du Travail, dans le but du “contrôle du respect de la législation du travail”. Concernant l'inspection du Travail, M. Louh a affirmé qu'elle a bénéficié d'un “vaste programme de renforcement et de modernisation” incluant notamment “la réorganisation territoriale” et “l'élargissement de ses attributions au contrôle de l'application de la législation de sécurité sociale” et à celui de l'emploi et du placement des travailleurs. Le ministre du Travail a aussi parlé d'autres acquis, à l'exemple de “la modernisation et la réhabilitation” de l'Agence nationale de l'emploi (Anem). Dans ce cadre, il a annoncé que les offres d'emploi enregistrées sont passées de 24 533 en 2000 à 234 666 en 2010. À la fin août 2011, son département a inscrit 162 746 offres d'emploi enregistrées. Quant aux demandeurs d'emploi placés par l'Anem, dans le cadre du placement classique, leur nombre est passé de 22 215 en 2000 à près de 182 000 en 2010, selon lui. Un chiffre revu à la hausse, puisqu'à la fin août 2011, 110 444 demandeurs d'emploi ont été placés dans ce cadre. Selon le ministre, l'Anem a effectué d'autres placements dans le cadre du dispositif d'aide et d'insertion professionnelle (Daip) : 273 141 jeunes primo demandeurs ont été placés dans ce cadre en 2010, auxquels viendront s'ajouter les 473 837 autres jeunes durant les 8 premiers mois de l'année en cours. Tayeb Louh a enfin abordé la question du contrat de travail aidé (CTA), attestant que la tripartite des 29 et 30 septembre dernier, l'a intégré dans “les décisions prises”. Plus encore, “le patronat s'est engagé à recruter 150 000 jeunes dans ce cadre (du CTA, ndlr)”, a-t-il dévoilé, en ajoutant : “L'Etat subventionne le salaire du jeune primo demandeur à raison de 12 000 DA le mois, quand il s'agit d'un diplômé.” Le bilan du ministre du Travail a été bien suivi par les représentants du bureau international du travail (BIT), présents à la rencontre. Ces derniers ont applaudi aux “avancées et (à) la modernisation” des structures, ainsi qu'à l'expérience algérienne en matière de dialogue social. Pourtant, certains ont émis des remarques de façon directe et indirecte. Pour M. Casale, directeur au BIT de Genève, l'inspection du Travail “doit rester forte et indépendante” avec de “véritables inspecteurs” et nécessite “une véritable procédure d'élection des inspecteurs”. Le responsable a également signalé l'insistance de l'OIT sur “une véritable carrière (professionnelle)” pour les inspecteurs du travail, en notant que ce n'est pas encore le cas en Algérie. Il s'est aussi exprimé sur le travail informel, en observant que dans certains pays, les inspections du travail “fonctionnent surtout pour le secteur public”. De son côté, M. Oumarou, autre directeur du BIT venu de Genève, a appuyé “la liberté syndicale” et “le diagnostic partagé” entre l'Etat et ses partenaires. Sur le registre du dialogue social, ce dernier a déclaré que l'Algérie est cité “comme pays intéressant”, en ajoutant : “Mais, il ne faut pas s'arrêter sur les acquis. Le souhait est d'approfondir ces acquis et que l'Algérie continue à garder sa place.” Hafida Ameyar