Le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur, Nouredine Yazid Zerhouni, n'est visiblement pas prêt à “faciliter la tâche” à ceux qui rechignent à s'inscrire dans le “moule” présidentiel. En tout cas, c'est ce que vient d'apprendre, à ses dépens, la Fédération nationale des enfants de chouhada (FNFC) dont le congrès devant débuter hier jusqu'au 31 octobre courant a été empêché par la police au motif “d'absence d'autorisation”. Pourtant, aux yeux de la loi, le congrès est autorisé puisque, selon Rabah Benchikhoune, le président de la fédération, son organisation a introduit une demande le 22 octobre, soit dans le strict respect des délais légaux exigés par la loi, et que jusqu'à hier aucune réponse ne leur est parvenue de la part des services de la wilaya. Ce qui signifie, en l'absence d'un refus explicite, que le congrès est autorisé de facto. Hier, alors que les 500 congressistes venus de 41 wilayas du pays s'apprêtaient à rentrer dans la salle du congrès dans l'enceinte du complexe des matériaux de construction, le chef de sûreté de la daïra de Zéralda, flanqué de deux fourgons de police, arrive pour informer les organisateurs de l'interdiction de la tenue du congrès. Motif invoqué : absence d'autorisation. Après des “palabres” et devant l'intransigeance des policiers, les organisateurs se résignent à reporter la rencontre. “Il fallait être plus intelligent qu'eux, nous sommes de ceux qui respectent la loi contrairement au voyou de Zerhouni et consorts qui la piétinent”, tempête Rabah Benchikhoune. Selon lui, ce refus des autorités obéit à des considérations purement politiques. “Nous sommes une organisation non satellite du pouvoir et nous avons refusé de soutenir Bouteflika”, affirme t-il. Face à la caméra de “l'unique”, le président de la FNFC, ayant du mal à contenir sa colère lâche : “On nous a refusé l'autorisation, car c'est un Kabyle qui est la tête de l'organisation”. Toutefois, en dépit de l'interdiction de l'Intérieur, la FNFC a décidé de tenir son congrès. Même si le procédé emprunte quelque peu à des méthodes clandestines, les congressistes sont restés sur place jusqu'à la rupture du jeûne. Un peu comme le FLN, la fédération a procédé à l'installation du conseil national dans la soirée après l'élection par chaque wilaya de son représentant. Le président sortant Rabah Benchikhoune a été reconduit à l'unanimité à la tête de la FNFC. Quant aux membres du bureau, ils seront désignés prochainement lors de la réunion du conseil national. Par ailleurs, Benchikhoune a tenu à démentir l'information donnée par El Moudjahid selon laquelle il a été décidé du report du congrès. Citant un communiqué du bureau de l'organisation, El Moudjahid a indiqué que le congrès a “été reporté eu égard aux exigences organiques qu'impose la préparation d'un congrès représentatif”. Pour Benchikhoune “c'est de la manipulation”. “Il n'a jamais été question du report, la preuve, on est là”. K. K.