La nomination de Nourredine Yazid Zerhouni au poste de vice-Premier ministre à la faveur du dernier remaniement gouvernemental a suscité beaucoup de commentaires. Est-ce une promotion pour l'ancien ministre de l'Intérieur ? Ou juste une simple désignation qui le conduirait à la porte de sortie du gouvernement ? Si ce n'est pas le cas, quelles sont ses attributions ? Ces questions taraudent tout un chacun. Pour avoir des éléments de réponse qui permettent de comprendre l'utilité de ce poste, nous avons sollicité des juristes et des politiques. Leur premier commentaire consiste à dire que ce nouveau poste, créé pour la première fois en Algérie, « ne sera pas un portefeuille ministériel vide ». Mais les missions et les attributions du vice-Premier ministre seront définies par le président de la République dans un décret présidentiel. C'est ce que pense, Nouredine Benyessad, avocat. « Comme tous les postes ministériels, les attributions du vice-Premier ministre devront être définies par un décret présidentiel. La Constitution qui a permis la nomination de un (ou plusieurs) vice-Premier ministres donne également le droit au président de la République de clarifier les missions de ce dernier », explique-t-il. « Pour cela, il doit y avoir un décret présidentiel », ajoute-t-il. Comme Nouredine Benyessad, Kassa Aïssi, membre du bureau politique du FLN, chargé de la communication et de l'information, abonde dans le même sens. Selon lui, tous les ministres dépendent du président de la République et c'est lui qui « délimite le champ d'action de chacun d'entre eux ». « Je ne sais pas quelles seront les options de la présidence de la République, mais il doit y avoir un décret présidentiel pour définir les missions et les tâches du vice-Premier ministre. Car l'organisation des missions de l'Etat sont définies par décret », précise-t-il. Kassa Aïssi souligne également le caractère collégial de la responsabilité ministérielle. « Des ministres peuvent déléguer certaines de leurs tâches à leurs collègues du gouvernement », dit-il. Pour sa part, l'avocat et président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme, Mustapha Bouchachi, estime que l'attribution ou non des missions au vice-Premier ministre reste tributaire de la volonté du Premier ministre lui-même. « C'est au Premier ministre de lui déléguer certains de ses pouvoirs. Ahmed Ouyahia et Yazid Zerhouni doivent s'entendre sur le partage des missions et des attributions. Sinon, le vice-Premier ministre ne sera qu'un simple ministre sans aucun pouvoir », dit-il.