La plainte déposée en mai dernier par Louisette Ighilahriz contre le sénateur Yacef Saâdi est-elle jetée aux oubliettes ? Mokrane Aït Larbi, avocat de cette militante bafouée dans son honneur d'ancienne moudjahida, semble cultiver bien des appréhensions au point de s'élever contre “le mépris total” de la justice envers sa cliente. “Le parquet d'Alger devait, conformément à la Constitution et au code de procédure pénale, entendre la plaignante sur procès-verbal et transmettre la plainte au Sénat par la voie du ministère de la Justice pour la levée de l'immunité parlementaire, procédure préalable aux poursuites. Mais quatre mois et demi après le dépôt de la plainte, la plaignante n'a reçu aucune notification. C'est le mépris total”, a-t-il dénoncé dans une déclaration rendue publique hier. “À l'ère des ‘'réformes'', le pouvoir est incapable de faire respecter un principe de base, qui est l'égalité de tous devant la justice”, assène-t-il. La conviction de Me Aït Larbi est que “sans la mobilisation des militants des droits de l'Homme et des ONG, la plainte de Mme Louisette Ighilahriz sera enterrée au ‘'bureau spécial'' du ministère de la Justice, comme d'autres plaintes déposées par des citoyens contre des responsables”. “Louisette Ighilahriz a déposé une plainte, par le biais de son avocat, au parquet d'Alger le 30 mai 2011 contre Yacef Saâdi, sénateur du tiers présidentiel, pour diffamation. Héroïne de la guerre de libération nationale, Louisette Ighilahriz a été grièvement blessée au maquis, arrêtée, torturée pendant 75 jours par l'armée française et emprisonnée à Barberousse, El-Harrach et en France, pour être libérée en 1962”, rappelle Me Aït Larbi. Pourtant, précise-t-il encore, “Louisette Ighilahriz, qui a sacrifié sa vie pour la liberté et la dignité des Algériens, et 50 ans après sa libération des geôles coloniales, ne réclame qu'une seule chose : la justice.” Yacef Saâdi, chef de la zone autonome d'Alger du temps de la guerre de libération nationale, a soutenu en avril dernier lors d'une conférence-débat sur un documentaire, Fidaiyett, selon des comptes rendus de la presse : “Ne croyez pas toutes celles qui versent des larmes, il y a des femmes qui prétendent avoir pris part à la guerre mais ce sont des menteuses qui excellent dans l'art de faire de la comédie. Je veux précisément parler de Louisette Ighilahriz qui dit avoir été torturée, je vous confirme qu'elle n'a aucun rapport avec la guerre de libération.” Blessée dans son amour-propre, Ighilahriz a violemment réagi quelques jours plus tard en s'interrogeant lors d'une rencontre avec les journalistes : “Plus d'un demi-siècle après, M. Yacef Saâdi à travers des propos ignominieux, insupportables, insultants et diffamatoires me dénie aujourd'hui le droit de moudjahida. A-t-il le droit, l'autorité ?” “Sois un homme, Yacef ! Ne te cache pas, sors et viens en face de moi”, lançait-elle à son pourfendeur. A. C. AG56 17-10-2011 10:21 rachidou 17-10-2011 09:15 rachidou 17-10-2011 09:02 louizette 17-10-2011 06:38 Rab REM 17-10-2011 00:58 Omar lesait 16-10-2011 23:16 AIT ABDALLAH 16-10-2011 21:30 Aarav 16-10-2011 21:23 orn 16-10-2011 15:44 abou bezef lefric 16-10-2011 13:12