Louisette Ighilahriz a r�agi, hier, aux accusations prof�r�es contre elle par Yacef Sa�di. La moudjahida d�fie, � son tour, le responsable de la Zone autonome d�Alger de d�missionner de son poste de s�nateur afin de lui permettre de d�poser plainte devant la justice. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - C�est une femme fatigu�e et surtout bless�e dans son amour-propre qui s�est pr�sent�e, hier, face � la presse. N�anmoins, Louisette Ighilahriz reste d�termin�e � reprendre le combat pour laver l�affront subi de la part de Yacef Sa�di, ancien responsable de la Zone autonome d�Alger durant la r�volution. �Je suis venue aujourd�hui r�pondre aux propos diffamatoires tenus � mon adresse par Yacef Sa�di. Des propos ignominieux, insupportables � travers lesquels il s�est permis de remettre en doute ma qualit� de moudjahida�, a d�clar� Louisette Ighilahriz, lors d�une conf�rence anim�e � la Maison de la presse Tahar-Djaout d�Alger. Louisette exige que justice soit faite. Exigence quasiment impossible actuellement puisque son accusateur b�n�ficie de l�immunit� parlementaire. �Yacef Sa�di s�abrite derri�re l�immunit� parlementaire. Je l�appelle � d�missionner de son mandat de s�nateur. D�missionne Sa�di et prouve que tu es un homme !� lance-t-elle. Sous le coup de l��motion, la moudjahida ne peut retenir ses larmes. Durant la conf�rence de presse, elle ne manquera pas de rappeler son parcours de combattante. Louisette raconte l�engagement de sa famille, la mission qui lui a �t� confi�e par les responsables de la Wilaya IV historique qui consistait � exfiltrer des combattants pris dans l��tau de la Casbah, puis son arrestation dans la r�gion de Birtouta apr�s un accrochage avec des militaires fran�ais. �J�avais �t� bless�e durant l�accrochage. J��tais dans un �tat pitoyable. On m�a ensuite transf�r�e dans un centre relevant de la 10e division de parachutistes (10e DP) du g�n�ral Jacques Massu. J�y ai subi les pires tortures. J�en suis arriv�e � r�clamer la mort. Mon tortionnaire, le capitaine Graziani qui parlait parfaitement l�arabe dialectal, ne voulait pas que je meure. Il voulait que je parle�, pr�cise-t-elle. Pour l�inciter � divulguer ses informations, Graziani lui a tendu une photo montrant Yacef Sa�di et Zohra Drif. �Sa�di �tait assis, les jambes crois�es, en train d��crire quelque chose sur une feuille. Drif �tait � ses c�t�s. Graziani m�a dit : regarde comme ils se portent bien tous les deux. Ils ont parl�. Tout dit, plus qu�il n�en fallait. Tu n�as qu�� faire comme eux.� C�est donc au tour de Louisette de jeter le doute sur le pass� r�volutionnaire de Sa�di. A ses c�t�s, la moudjahida Fatouma Ouzegane ira plus loin encore en accusant l�ancien responsable de la Zone autonome d�avoir �t� �retourn� par les Fran�ais et les Suisses � son retour d�une mission au Caire. �Il a toujours �t� un tra�tre. Il s�est cach� derri�re un de ses proches, Bouziane, qui a �t� un des premiers hauts responsables de la r�volution � Alger.� Pour sa part, Arezki Basta, un des premiers moudjahids de la capitale, a indiqu� que Yacef Sa�di avait �t� �impos� en qualit� de responsable d�s ao�t 1956. Louisette Ighilahriz est persuad�e que la sortie publique de son accusateur est li�e � l�ouverture officielle des archives fran�aises de la guerre d�Alg�rie qui interviendra en 2012.