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De l'Andi à la Cnuced
Cacophonie autour de l'investissement étranger en Algérie
Publié dans Liberté le 12 - 10 - 2011

L'image peu attractive de l'Algérie en tant que terre d'accueil des IDE est-elle en train de changer ? Les investisseurs étrangers seraient-ils sur le point de se ruer à nos frontières ?
C'est en tout cas le tableau surréaliste dressé à la fin de la semaine dernière par le directeur général de l'Agence nationale de l'investissement (Andi), Abdelkrim Mansouri, qui affirme que l'organisme qu'il dirige enregistre “un flux sans précédent” de projets d'investissement étrangers. Pour ce haut fonctionnaire, qui occupe à la tête de l'Andi un poste d'observation privilégié, “les investissements directs étrangers (IDE) en Algérie ont atteint au premier semestre 2011 un montant record, voire historique, de 435 milliards DA (près de 6 milliards de dollars), ce qui prouve l'attractivité du pays dans ce domaine qui offre de mieux en mieux les conditions favorables pour s'y établir et exercer une activité”.
“Nous ne sommes pas boudés”, a-t-il soutenu, en réponse à une question sur le flux des IDE en Algérie ajoutant que c'est plutôt l'inverse qui se produit. “Au contraire, nous assistons à un retour significatif des investissements étrangers”, s'est-il exclamé avec optimisme. Ce niveau d'investissement n'a “jamais été enregistré auparavant”, a expliqué M. Mansouri lors de son passage dans une émission de la Radio nationale. Pour lui, ce seuil record d'IDE confirme l'“efficacité” des mesures prises par les pouvoirs publics dans le domaine de l'investissement, qu'il soit étranger ou national. En réponse à une question sur la règle très controversée du 51/49 régissant les IDE, M. Mansouri affirme qu'“elle a été comprise par les partenaires étrangers de l'Algérie, mis à part quelques PME étrangères”.
“Bousculade” aux guichets de l'Andi
Les chiffres mentionnés par M. Mansouri sont d'autant plus remarquables que l'organisme qu'il dirige n'enregistre pas les projets relevant du secteur des hydrocarbures et qu'ils concernent donc, selon lui, “surtout des projets pour la fabrication de médicaments, de matériaux de construction et d'industries diverses”.
Pour faire bonne mesure, le DG de l'Andi ajoute à ces chiffres déjà mirobolants des prévisions pour l'ensemble de l'année 2011, qui tablent sur un doublement des résultats enregistrés au premier semestre. Si on a bien compris, des IDE de l'ordre de 12 milliards de dollars pour l'année en cours.
La bousculade aux guichets de l'Andi est d'ailleurs telle, que pour mettre de l'ordre dans les files d'attente envahies par les investisseurs étrangers, les services de M. Mansouri sont obligés de rappeler que notre pays a “une politique sélective en matière d'IDE”. “Il est vrai que nous sommes un pays ouvert, mais nous voulons recevoir de l'investissement direct étranger qui intègre l'économie nationale, créé de l'emploi et assure le transfert de technologie”, a-t-il souligné.
On aura compris que si on veut avoir des informations sérieuses sur les tendances récentes de l'investissement étranger en Algérie, il vaut mieux, par les temps qui courent, ne pas trop compter sur les agences placées sous la tutelle directe du premier ministère.
De la Banque d'Algérie à la Cnuced
En réalité, les sources crédibles en matière de flux d'investissement internationaux sont aujourd'hui assez bien connues et identifiées. De la Banque d'Algérie à la Cnuced en passant plus récemment par le réseau Anima, qui a néanmoins ses particularités et ses limites qui tiennent essentiellement à la méthode utilisée.
Parmi ces sources, on peut mentionner tout d'abord pour notre pays les notes de conjoncture de la Banque d'Algérie qui livrent des informations récentes sur les entrées effectives de capitaux au titre des IDE, mais ont pour principal défaut de ne pas détailler suffisamment la structure et l'orientation de ces IDE.
La dernière note de conjoncture livrée par la banque centrale, qui porte sur le premier semestre 2011, est à cet égard tout à fait illustrative. Elle relève de façon très lapidaire que “les investissements directs étrangers bruts sont passés de 0,980 milliard de dollars au premier semestre 2010 à 1,331 milliard de dollars au premier semestre 2011, correspondant à une amélioration en la matière à en juger, par ailleurs, par les intentions d'investissement enregistrées”.
On relèvera que le chiffre annoncé par la Banque d'Algérie est en hausse par rapport à une année 2010 dont la performance a été très médiocre et qu'il retrouve approximativement les niveaux d'entrée d'IDE réalisés aux premiers semestres de 2008 et de 2009.
Notons également que les chiffres du premier semestre 2011 annoncent un niveau annuel d'environ 2,6 milliards de dollars, en ligne avec les performances moyennes des dernières années et qu'il tient compte des investissements réalisés dans le secteur des hydrocarbures. On voit qu'on est très loin des annonces faramineuses de l'Andi pour le seul secteur hors hydrocarbures.
La Cnuced relève une baisse sensible des IDE en Algérie en 2010
La principale référence en matière de flux d'investissements internationaux est sans aucun doute constituée par les rapports annuels de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced). Sa dernière mouture a été publiée le 27 juillet dernier. Elle exploite les données de l'année 2010 fournies d'ailleurs par les banques centrales des pays membres. Le “Rapport 2011 sur l'investissement dans le monde” relève tout d'abord que “suite à la crise de 2009, les flux mondiaux d'investissement direct étranger (IDE) ont connu en 2010 une timide reprise, de l'ordre de 5%, pour s'établir à 1240 milliards de dollars (Mds $). La Cnuced estime que les flux mondiaux d'IDE vont continuer à progresser jusqu'à retrouver, en 2013, leur niveau record de 2007, de l'ordre de 2000 Mds $”. Pour la Cnuced, le fait marquant de l'année 2010 est que “les pays en voie de développement reçoivent, pour la première fois, près de la moitié des flux d'IDE dans le monde. Ils sont également à l'origine d'un nombre record d'investissements, notamment en direction des pays du Sud”.
Toujours selon la Cnuced, en 2010, les pays du sud de la Méditerranée ont attiré des flux d'IDE de 37,7 milliards de $, un montant quasiment identique à celui enregistré pour cette région en 2009 (+0,4%), et qui représente 2,7% des flux d'IDE mondiaux. Ils font donc moins bien que la moyenne mondiale (+5%). L'organisme des Nations unies relève également qu'“à l'échelle sous-régionale, les pays du Maghreb ont vu leurs entrées d'IDE diminuer” et, en ce qui nous concerne directement, que “les entrées d'IDE en Algérie sont en 2010 en recul sensible de près de 17% par rapport à 2009 (2,2 milliards de dollars en 2010 contre 2,7 milliards en 2009)”. On comprend mieux ainsi, d'une part, les commentaires récents du FMI sur l'incapacité de notre pays à exploiter les tendances mondiales de l'investissement étranger et, d'autre part, le contexte dans lequel se situent les déclarations tonitruantes du DG de l'Andi.
H. H.


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