Le mouvement des “indignés” contre la crise et la finance mondiale a pris ce week-end une dimension planétaire, poussant dans la rue des dizaines de milliers de personnes dans des manifestations marquées par des incidents et des arrestations à Rome et New-York. “Le mouvement des indignés renaît comme une force globale”, proclamait en une hier le quotidien El Pais, premier quotidien d'Espagne, où le 15 mai, les premiers indignés avaient dressé leurs tentes en plein cœur de Madrid. “C'est la première fois qu'une initiative citoyenne réussit à organiser de manière coordonnée tant de manifestations dans des lieux aussi disparates et éloignés”, se félicite le journal. Sous les slogans “Peuples du monde, levez-vous” ou “Descends dans la rue, crée un nouveau monde”, les “indignés” avaient appelé à manifester dans 951 villes de 82 pays, selon le site 15october.net, contre la précarité liée à la crise et le pouvoir de la finance. “Il existe désormais de toute évidence un mouvement international”, renchérit l'éditorialiste de la Repubblica Eugenio Scalfari, qui en fait remonter les prémices au “printemps arabe”, voire même à la révolte des banlieues en France en 2008 et 2010. “Il exprime la colère d'une génération sans avenir ni foi dans les institutions traditionnelles, politiques mais aussi financières, tenues responsables de la crise et profiteuses des dommages causés au bien commun”, poursuit l'éditorialiste. “Le monde descend dans la rue, unique, pacifique et coloré”, renchérit la Stampa, bien que la manifestation de Rome ait été la plus violente, perturbée dès le début par des éléments non contrôlés qui ont saccagé des vitrines et incendié des voitures. Les heurts avec la police y ont fait 70 blessés, dont trois graves. Douze personnes ont été interpellées. Outre Rome, où des dizaines de milliers de personnes avaient manifesté pacifiquement, Madrid et Lisbonne ont vu les plus gros défilés. Des milliers de personnes ont également manifesté à Washington et New-York, où 88 personnes ont été arrêtées. “Nous sommes le peuple”, “On nous a vendus”, s'insurgeaient-ils. “Chaque jour, chaque semaine, occupons Wall Street”. À Londres, plusieurs centaines d'“indignés” ont passé la nuit de samedi à dimanche sur le parvis de la cathédrale Saint-Paul, où 70 tentes ont été érigées au cœur de la City, après le rassemblement de la veille, marqué lui aussi par quelques heurts et cinq arrestations. “Nous allons rester aussi longtemps qu'il faudra pour que le gouvernement nous entende et dise qu'il va changer les choses”, a expliqué Spyro Van Leemnen, 27 ans, un des représentants du mouvement Occupy London Stock Exchange. Pour lui, la manifestation vise à “démocratiser le système financier”, et les rassemblements, à Londres et partout dans le monde “sont un premier pas”. Amsterdam a également vu pousser 50 tentes, plantées sur la place de la Bourse, où des indignés ont passé la nuit. Genève, Miami, Paris, Sarajevo, Zurich, Mexico, Lima, Santiago, Hong-Kong, Tokyo, Sydney.... “L'indignation” contre le capitalisme s'est exprimée samedi sur pratiquement tous les continents. Et a reçu le même jour le soutien inopiné du gouverneur de la Banque d'Italie, Mario Draghi, grand commis de l'Etat, ancien membre de la direction de la banque américaine Goldman Sachs, devenue le symbole des dysfonctionnements du monde de la finance anglo-saxonne. “Ils sont en colère contre le monde de la finance. Je les comprends”, a déclaré cet économiste de 64 ans, qui prendra la tête de la Banque centrale européenne le mois prochain. R. I./Agences algeriepourtous 18-10-2011 00:04 mecipsa 17-10-2011 22:47 ali 17-10-2011 17:01 Faudel 17-10-2011 16:56