Colère - Contre la précarité liée à la crise et le pouvoir de la finance, les «indignés» devaient manifester ce samedi dans le monde entier. De Madrid jusqu'à New York, des manifestations sont convoquées dans 719 villes de 71 pays, selon le site 15october.net, s'appuyant sur une large diffusion via les réseaux sociaux de leur mot d'ordre : «United for Globalchange» (Unis pour un changement global). Cinq mois après la naissance du mouvement, surgi le 15 mai à Madrid, les «indignés» ou d'autres groupes associés veulent faire du 15 octobre une journée symbolique, ciblant des hauts lieux de la finance, comme Wall Street, la City, le cœur financier de Londres, ou la Banque centrale européenne à Francfort. A Madrid, convergeant depuis les quartiers périphériques et la banlieue, ils referont le chemin jusqu'à la Puerta del Sol, la place emblématique qu'ils avaient occupée pendant un mois au printemps, où ils prévoient de passer la nuit de samedi à dimanche. «Nous ferons savoir aux politiques et aux élites financières qu'ils servent, que désormais c'est nous, les gens, qui allons décider de notre avenir», proclame un manifeste appelant à des rassemblements dans toute l'Espagne. Hier, quelque 50 militants anti-Wall Street ont été arrêtés, mais une confrontation a été évitée à New York où les manifestants ont été autorisés à rester dans le square qu'ils occupent depuis le 17 septembre. La police a cependant interpellé 14 manifestants new-yorkais qui tentaient de marcher sur Wall Street. Des incidents ont brièvement éclaté, plusieurs manifestants ont été plaqués à terre et menottés, un autre a apparemment été renversé par une moto de police. L'extension du mouvement, aux Etats-Unis notamment, «démontre qu'il s'agit d'une question qui ne concerne pas seulement l'Espagne mais le monde entier car la crise est mondiale, les marchés agissent à l'échelle globale», explique un porte-parole du mouvement. Mais en Espagne, un pays frappé par un chômage record de 20,89%, la voix des «indignés», portée par un large soutien populaire, a su se faire entendre, comme dans les manifestations qui ont empêché ou retardé, les expulsions de dizaines de propriétaires surendettés. En Europe, les Indignés descendront dans les rues un peu partout, comme à Lisbonne où le mouvement «Génération précaire» est présenté comme un précurseur de la mobilisation. Jusqu'à 200 000 Indignés sont attendus à Rome pour une grande manifestation. Quelques centaines (voire plus) d'autres sont attendus par exemple à Bruxelles, point d'arrivée d'une marche qui vient de traverser l'Espagne et la France. D'autres grands rassemblements se tiendront également à Zurich et Genève, où le pouvoir des banques sera en ligne de mire, sur la place de la Bourse à Amsterdam ou encore à Vienne, Varsovie ou Prague.