Trois organisations des enfants de chouhada, la Cnec, la FNFC et l'Onec ont organisé, hier, une conférence de presse au siège de l'Onec de Tizi Ouzou où ils sont revenus sur l'affaire qui secoue depuis le 9 novembre 2010 l'entreprise électro-industries d'Azazga. Les représentants des trois organisations ont demandé “le départ du DG de cette entreprise, du directeur d'unité d'Azazga et de deux syndicalistes”. Pour les représentants de ces trois organisations, “la sanction arbitraire d'un syndicaliste, fils de chahid et les agissements de ces responsables de l'électro-industriel d'Azazga et des deux responsables syndicaux vise à empêcher le renouvellement de l'Association des enfants de chouhada dans l'entreprise. Une cellule qui existe depuis 1990 et dont le rôle est de défendre les travailleurs en général et les enfants de chahid en particulier.” Et d'ajouter : “Le motif de la sanction opérée à l'égard du syndicaliste n'est qu'un subterfuge.” Ils ont annoncé, à cet effet, que six représentants des trois organisations ont été, après une plainte déposée par le DG de l'entreprise, condamnés par la justice à une amende de 2 000 DA, pour chaque jour de protestation observé et qu'une cassation a été introduite auprès de la cour de Tizi Ouzou. Toutefois, rappellent-ils encore, des sit-in pacifiques sont organisés chaque jour devant l'entrée principale de l'entreprise et que des groupes de soutien viennent prendre part quotidiennement à cette action. Dans une lettre adressée au ministre des Moudjahidine, en visite hier à Tizi Ouzou et signée par les bureaux de wilaya de la Cnec, du la FNFC et de l'Onec, on pouvait lire : “Depuis l'Indépendance, nous, héritiers de ces glorieux martyrs, continuons encore à subir l'injustice et le mépris par certains éléments qui sont grassement rémunérés par l'Etat algérien.” Tout en rappelant qu'ils “ont été humiliés par des responsables en retraite dans une entreprise publique…, et honteusement agressés par des syndicalistes de cette entreprise”, ils ont demandé au ministre des Moudjahidine de bien vouloir intervenir auprès des responsables concernés afin de prendre des mesures urgentes à la hauteur de leurs revendications. Pour sa part, le DG de l'entreprise, M. Younsi, a donné sa version des faits estimant qu'“il est regrettable que 15 personnes, qui en plus sont étrangères à l'entreprise, ferment l'usine la plus puissante en Afrique”. M. Younsi dira que “l'employé sanctionné, s'il est fils de chahid n'en n'est pas moins un travailleur soumis au même titre que tout le monde au règlement intérieur de l'usine. Il est sanctionné pour abandon de poste et un comportement incorrect envers sa hiérarchie”. Le DG a précisé que “sur les 830 travailleurs que compte l'entreprise, 40 seulement se sont solidarisés avec ces individus et parmi eux, 14 ex-syndicalistes éconduits lors du dernier vote du syndicat”. Il a signalé, par ailleurs, que “des fils de chahid travaillant au sein de l'usine se sont démarqués de ces individus par une déclaration signée de leur part”, au même titre que “la Fédération des fils de chahid (FFC) d'Azazga et de Fréha, qui a fait pareil à travers une déclaration officielle”. K. Tighilt