La société mixte fabriquera des camions, des autobus et des minicars sous le label Mercedes Benz à partir de 2015. Jusqu'ici, SNVI a dû affronter les difficultés quasi insurmontables d'une ouverture tous azimuts incontrôlée, et son corollaire la concurrence déloyale : des véhicules ne répondant même pas aux normes définies par le législateur algérien sont importés d'Asie, camions poids lourds, bus et autocars. Avec un déficit chronique et des problèmes de trésorerie qui hypothéquaient jusqu'à sa survie, SNVI a dû patienter en laissant passer bien des orages. La ténacité aura payé. Des partenaires de poids se sont présentés pour une association gagnant-gagnant avec SNVI. Les effets d'un plan d'assainissement mis en place en janvier 2010, en plus d'un plan d'investissement destiné à la remise à niveau de ses capacités installées d'avant son partenariat, qui équivalaient à 5500 véhicules par an, sont attendus vers les années 2012-2013. Pour l'heure, en octobre 2011, le carnet de commande atteint 8000 véhicules, tous types confondus de la gamme SNVI, qui se situe dans le créneau des 6 t en PTC (poids total en charge). L'entreprise, eu égard à ses capacités installées émanant de particuliers et d'entreprises privées qui apprécient ses produits (K 66, K 120, et autocars essentiellement), est incapable de répondre à cette demande. Elle a donc décidé de répondre à la commande institutionnelle émanant du MDN et du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. Les particuliers qui souhaitent acquérir un produit SNVI doivent en général patienter quelques années. Le segment des véhicules de moins de 6 t est dominé par les importations en provenance du Sud-Est asiatique : Chine, Corée du Sud, Japon. Le créneau des moins de 6 t (PTC) est occupé par l'importation en provenance des pays asiatiques (Chine, Corée, Japon). Plus tard, au cas où ses capacités de production augmenteraient, et qu'elle se mettrait à s'intéresser à ce créneau très demandé, cela risquerait de porter atteinte aux intérêts de SNVI. En effet, suite à un arrêté de la wilaya d'Alger, la circulation des véhicules de plus de 5 t (PTC) est interdite à Alger de 7h00 à 20h00. Les véhicules importés peuvent circuler durant ce créneau horaire.“Les besoins du marché dans ce type de véhicule industriel (+5 t) est de 15 000 unités/an. SNVI avec la meilleure volonté du monde, ne pourra pas satisfaire ce marché, même en utilisant ses capacités installées de façon optimale. Elle pourra satisfaire le tiers de cette demande. Le projet de partenariat en cours de mise en œuvre est dimensionné à 16500 véhicules /an et permettra de répondre à la demande dans ce créneau.” SNVI-MDN (DFM), ou comment le ministère de la Défense vole au secours du secteur industriel national Cette association, la première du genre en Algérie, implique plusieurs partenaires “civils” et le MDN. En effet, le décret présidentiel n°11-312 du 06/9/2011, paru au JO n°50, a porté création de l'EPIC/GPIM (Groupement de promotion de l'industrie mécanique), doté de la personnalité morale et de l'autonomie financière, placé sous la tutelle du ministre de la Défense nationale, et son siège a été fixé à Constantine. Le GPIM est chargé d'assurer la synergie et la complémentarité de l'outil national de l'industrie mécanique, d'assurer la conception, le développement et la fabrication de véhicules à moteur, destinés notamment aux besoins du MDN, d'assurer la surveillance industrielle des activités liées à la fabrication des véhicules à moteur, d'assurer la gestion des sociétés et filiales qu'il contrôle ou dans lesquelles il est actionnaire avec d'autres partenaires, etc. Au-delà de l'acte de naissance en soi, il est fort probable que ce groupe de type inédit, dont la naissance a été annoncée mercredi 12 octobre courant, risque de bouleverser le paysage connu de l'industrie nationale. Pour peu que ce type de partenariat fasse des émules. Ainsi, l'association regroupe SNVI, le MDN (à travers la DFM — direction de la fabrication militaire) et l'EPIC/EDIV (Entreprise de développement des industries de véhicules), sise à Tiaret) et accorde 51% à SNVI et DFM, soit 37% pour SNVI et 14% pour EDIV/MDN. L'autre associé qui dispose de 49% de parts est l'émirati Aabar. Daimler, en plus de la responsabilité technologique, assurera la gestion de cette société. Il faut signaler que le fonds d'investissement public d'Abu Dhabi Aabar est déjà actionnaire chez Mercedes. Durant une première phase, cette société mixte produira des camions, autobus et minicars sous le label Mercedes-Benz, destinés aussi bien au marché national qu'à l'exportation. Dans la gamme, sous label Mercedes, des véhicules de plus de 8 t seront produits, dont des autocars de type 100 L6. Dès la première phase, il sera question de produire 9000 véhicules, deux années après la mise en route du projet. Dès la deuxième phase de production, il sera question d'atteindre les 16 500 véhicules, 5 ans après la mise en route du projet. SNVI continuera de produire un total de 3000 véhicules/an de type K66 et K120. D. Z.