Le projet d'implantation du constructeur d'automobiles français Renault en Algérie commence à se préciser. Mokhtar Chahboub, PDG de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI), a indiqué jeudi que «des discussions sont en cours avec Renault et il y a des avancées», assurant que la partie algérienne doit prendre en charge l'investissement de base. L'investissement capacitaire spécifique devra être partagé au prorata de la participation des uns et des autres, a-t-il avancé sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Il a, en ce sens, annoncé une rencontre durant ce mois de juin avec Renault lors de laquelle la SNVI espère arriver à un accord. Lequel accord devrait permettre la mise en œuvre d'un projet. Le projet Renault porte, a-t-il rappelé, sur la construction de 150 000 véhicules par an. L'Algérie détiendra 51% de cette usine contre 49% pour Renault. La condition de l'Algérie est que les produits fabriqués soient au label des constructeurs. Il est prévu que les mêmes modèles qui sont distribués de par le monde soient produits en Algérie. M. Chahboub a ajouté que l'Algérie veut que les véhicules produits en Algérie soient réexportés à travers les réseaux des constructeurs. Il est important, de son avis, d'apprendre à améliorer la conception dans l'industrie automobile. M. Chahboub a indiqué, par ailleurs, que d'autres constructeurs se manifestent. «Je ne peux préciser les noms pour l'instant», a-t-il noté. Concernant le constructeur allemand Mercedes, il a souligné qu'en plus d'une contribution à la fabrication de camions et d'autobus, ce constructeur va être partie prenante dans un projet de véhicules tous terrains et de véhicules utilitaires de type militaire à Tiaret. Des accords ont déjà été signés pour ce projet. «Le partenariat est en train d'être maturé avec Daimler Benz et le fonds d'investissement Aabar pour engager le processus d'évolution des capacités pour les porter à 16 500 véhicules vers 2016 avec un taux d'intégration de 50%. Cette quantité est l'équivalent du besoin national en véhicules d'un tonnage allant de 6,6 à 38 tonnes de poids total roulant», a précisé le PDG de la SNVI. Quant au besoin global en tous types de véhicules industriels, il a parlé de 30 000 unités par an. «Ce que nous prenons en charge est le créneau le plus porteur et le plus stratégique des véhicules de 6,6 à 38 tonnes. On revient à un produit de qualité», s'est-il réjoui. Mercedes autorise la SNVI à construire 1000 autobus La SNVI prévoit, par ailleurs, la construction de 1000 autobus de transport urbain avec l'autorisation de Mercedes. «Ces bus au standing international vont équiper les entreprises publiques de transport urbain», a-t-il annoncé. Cédé entre 10 à 12 millions de dinars, ce produit permettra de réduire la facture d'importation de ces équipements acquis auprès d'entreprises européennes au prix de plus de 25 millions de dinars. La SNVI a bénéficié d'un programme de restructuration estimé à 12,4 milliards de dinars adopté par le Conseil des participations de l'Etat (CPE). Le programme de réhabilitation est, selon lui, axé sur les capacités installées et les infrastructures de base. Il a expliqué que «le lourd endettement structurel que nous avions relève désormais du passé. L'assainissement a été effectif et nous avons retraité nos bilans. L'entreprise est équilibrée et nous avons d'ambitieux programmes de développement en cours». L'endettement de la SNVI était de l'ordre de 60 milliards de dinars. «36 milliards de dinars étaient dus aux agios que les banques prélevaient sur la SNVI», a précisé M. Chahboub.