A quelques heures de l'annonce du calendrier des matchs, en direct de Zurich (jeudi 20 octobre à partir de 17h50 depuis à l'auditorium du Siège de la FIFA), l'organisation de la de la Coupe du Monde 2014 est prise en étau entre les impératifs sociaux et les dures lois du marché. Le gouvernement brésilien doit manœuvrer dans un mouchoir de poche. Les retards colossaux dans les divers chantiers et les scandales de corruption qui éclaboussent le ministre du Sport ne lui donnent pas l'avantage. Les deux parties n'ont toujours pas trouvé un terrain d'entente sur certains points de la législation. Selon les brésiliens, la Fifa a fait une série d'exigences qui, si elles étaient rigoureusement suivies porteraient atteinte au principe de souveraineté et créerait un Etat dans l'Etat. La Fifa, demande un amendement des lois fédérales, étatiques et municipales du Brésil et la modification du projet de loi générale qui sera approuvé par le Congrès avec deux ans de retard. Les exigences de la fédération mondiale consisteraient à imposer des transactions avec des fournisseurs de leur choix, le contrôle de la publicité liée à la Coupe et l'instauration d'une législation accompagnée de la création de tribunaux pour juger les futurs contrevenants. Il s'agirait en réalité de réglementer l'interdiction des actions qui portent préjudice à l'image des sponsors, avec des peines pouvant aller jusqu'à deux ans de prison. Très réticente, la Présidente Dilma, qui a repris en main l'organisation de la Coupe, a accepté de revoir certains points de désaccords sans pour autant céder sur la question des billets à demi-tarif accordés aux séniors de plus de 60 ans. Les lois municipales et étatiques qui accordent le demi-tarif aux étudiants et prohibent la vente de boissons alcoolisées dans les stades seront très certainement annulées par la FIFA. Le manque à gagner est estimé à plus de 100 millions de dollars. Montant qui semble dérisoire pour le célèbre député fédéral et star du ballon rond, Romario : « La Fifa va engranger des milliards de dollars et elle refuse de payer pour une centaine de millions ? » L'accès aux stades pour les supporters brésilien est aussi un problème épineux. Même si la Fifa n'a toujours pas révélé le prix des billets, Romario a estimé le coût moyen du billet à environ150 réais (86 dollars). Indigne et immoral, selon la légende du foot: « Le peuple brésilien qui aime le foot, n'aura pas l'opportunité de voir les matchs dans les stades. Il devra les regarder à la télévision. C'est triste car c'est ce peuple qui va au stade de Maracanã » Reste à savoir qui l'emportera dans cette bataille symbolique, le Brésil soucieux de justice sociale et de son image ou la Fifa qui affiche pour la période 2007-2010 un chiffre d'affaire de 4,2 milliards de dollars avec un bénéfice record de 631 millions de dollars. La Présidente Dilma va devoir faire preuve de pragmatisme pour concilier l'esprit de lucre et l'intérêt général. Pour rappel la Fifa est une association à but non lucratif de droit suisse. Mehdi Cheriet (Correspondant de Liberté au Brésil) tayeb el djillali 21-10-2011 15:11 tayeb el djillali 21-10-2011 15:08 QUASIMODO 20-10-2011 08:09