La Fifa a surpris et a choisi jeudi de poursuivre sa strat�gie d'ouverture vers de nouvelles contr�es, confiant � la Russie le Mondial- 2018 et au Qatar l'�dition 2022, � l�issue d�une proc�dure sur fond d�accusations de corruption contre l�instance supr�me du football. Le pr�sident Joseph Blatter, chantre de la mondialisation du ballon rond, a donc eu gain de cause. Apr�s avoir offert un Mondial � l�Asie (Japon-Cor�e du Sud en 2002) puis � l�Afrique (Afrique du Sud en 2010), le dirigeant suisse pousse cette fois son avantage vers l�Europe de l�Est et le Moyen-Orient, deux r�gions qui n�avaient encore jamais eu les honneurs d�une Coupe du monde. �Le pr�sident de la Fifa est heureux, car il est question de d�veloppement du football�, a d�ailleurs r�agi d�embl�e M. Blatter, parlant de lui � la troisi�me personne. La prise de risques est vertigineuse tant l�organisation dans ces deux pays de la comp�tition phare de la Fifa devra faire face � d�immenses d�fis. La Russie est venue � bout de trois candidatures repr�sentant des bastions traditionnels du football en Europe (Angleterre, Espagne- Portugal, Pays Bas- Belgique) et son dossier �tait loin de valoir celui de ses concurrents en terme de stades (seul le Luzhniki � Moscou est aux normes d�une phase finale), h�tels ou r�seau de transport. La grande taille du pays constitue d�j� en soi un challenge logistique m�me si le dossier russe s�articule autour de treize villes regroup�es en quatre p�les. L�Angleterre humili�e L�Angleterre, berceau du jeu et qui attend une Coupe du monde depuis 1966, apparaissait comme le favori du groupe d�experts techniques de la Fifa, juste devant le ticket ib�rique. Mais les accusations de corruption lanc�es par la presse anglaise contre des membres du Comit� ex�cutif de la Fifa ont ruin� ses chances. L�intense lobbying du Premier ministre David Cameron, second� par le Prince William et David Beckham, n�a donc pas port� ses fruits et le chef du gouvernement britannique n�a pas r�ussi � �viter des repr�sailles et � r��diter le coup r�ussi par son pr�d�cesseur Tony Blair, qui avait arrach� en 2005 pour Londres les JO-2012. Le Premier ministre russe Vladimir Poutine avait eu lui l�habilet� de ne pas faire le voyage � Zurich en d�non�ant une �concurrence d�loyale � et �une campagne �vidente contre les membres du comit� ex�cutif de la Fifa�. Les 22 membres du CE charg�s du vote ont, sans doute, appr�ci�, tant de sollicitude. L�homme fort de la Russie, qui obtient une deuxi�me victoire personnelle apr�s les JO d�hiver en 2014 � Sotchi, �tait tout de m�me attendu dans la soir�e � Zurich. Ces soup�ons de corruption ont servi de toile de fond au vote et sans doute caus� la perte des Anglais, humili�s en �tant sortis au 1er tour avec seulement deux voix. La Russie l�a finalement emport� avec 13 voix au second tour, devant les duos Espagne- Portugal (7 voix) et Pays Bas- Belgique (2 voix). Territoire inconnu Le choix du Qatar a �t� bien plus disput� et s�est effectu� au 4e et dernier tour, le richissime �mirat devan�ant le grand favori am�ricain par 14 voix contre 8 apr�s les sorties du Japon, de la Cor�e du Sud et de l�Australie. L� aussi, il s�agit pour la Fifa d�explorer un territoire inconnu. En d�pit de la chaleur accablante en �t� et de la faible superficie du pays (11.700 km2), la Fifa a voulu faire confiance � cet Etat p�trolier, troisi�me producteur de gaz au monde. Le pays, qui s��tait attach� les services de Zin�dine Zidane pour d�fendre son dossier, ne manque pas de moyens et envisage de construire des stades futuristes avec climatisation. Une assurance tous risques pour la Fifa et son pr�sident Joseph Blatter, qui, en �cartant Japonais et Cor�ens, a ouvert la voie pour 2026 � une autre nouvelle puissance : la Chine. � PLUS DE TROIS ANS ET DEMI DU MONDIAL-2014 Retards et doutes au Br�sil Le Br�sil s�est lanc� avec retard dans la pr�paration du Mondial-2014, suscitant des doutes sur sa capacit� � accueillir les deux plus grands �v�nements sportifs de la plan�te, la Coupe du monde de football puis les Jeux olympiques � Rio en 2016. Peut-�tre plus encore que la question des infrastructures, la violence end�mique � Rio est le principal d�fi que les autorit�s locales et le gouvernement f�d�ral devront relever. Dans un t�l�gramme secret r�v�l� par le site Wikileaks, l�ambassade am�ricaine � Brasilia s�est, ainsi, faite l��cho des pr�occupations sur la situation s�curitaire � Rio, en regrettant le manque de coop�ration des Br�siliens avec les services am�ricains. Mais la reconqu�te dimanche dernier par des milliers de policiers d��lite et de parachutistes, appuy�s par des blind�s et des h�licopt�res, d�un bastion des narcotrafiquants dans le nord de Rio apr�s une vague d�attaques dans les rues de la ville, a illustr� la volont� du gouvernement de pacifier �la Ville merveilleuse� avant le Mondial et les JO. Autre source d�inqui�tude pour ce Mondial, le deuxi�me organis� au Br�sil apr�s celui perdu en finale contre l�Uruguay en 1950 : les stades. Pratiquement tous les travaux pour les douze sites retenus � travers le pays sont en retard, ce qui fait douter de leur ach�vement avant la date limite de fin d�cembre 2012, � temps pour accueillir la Coupe des Conf�d�rations en 2013. En juin, � peine la moiti� des douze villes retenues avaient commenc� les travaux de construction ou de r�novation des stades devant accueillir le tournoi. Le Br�sil s�est, ainsi, attir� une mise en garde du secr�taire g�n�ral de la F�d�ration internationale de football (Fifa), J�r�me Valcke. R�nover les a�roports Le plus gros probl�me a �t� de trouver un stade dans la m�gapole de Sao Paulo apr�s que le grand stade de Morumbi a �t� r�cus� pour manque de garanties financi�res. In extremis, le tr�s populaire club local des Corinthians a propos� d�agrandir son stade � 65 000 places afin de recevoir le match inaugural du Mondial. A Rio, apr�s plusieurs reports, les travaux de r�novation du �temple du football �, le c�l�bre Maracana, ont commenc� en ao�t pour un co�t de 400 millions de dollars. Toutefois, ni la Conf�d�ration br�silienne de football ni la Fifa n�ont sembl� exag�r�ment pr�occup�es par les retards et ont toutes deux assur� que tout serait pr�t le jour J. Le pr�sident de la Fifa Joseph Blatter a ainsi dit, le mois dernier au journal sportif Lance, qu�il �tait �certain que le Br�sil y arrivera�. �Jusqu�� maintenant, je suis tr�s heureux des progr�s. Je n�ai aucun doute que le Mondial au Br�sil sera un succ�s�, a-t-il dit en soulignant qu�il restait encore trois ans et demi avant la Coupe du monde. Plus m�me que les stades, le plus grand point noir pour le Br�sil sera de r�nover ses vieux a�roports satur�s, o� retards et annulations de vols sont fr�quents. Un rapport officiel pr�sent� au Congr�s a estim� que 16 terminaux devront �tre modernis�s pour un budget de 3,7 milliards de dollars (2,8 milliards d�euros) afin de recevoir les pr�s de trois millions de voyageurs attendus. R�ACTIONS Les Anglais s�en prennent � la Fifa La presse anglaise a d�nonc� hier avec virulence l�attribution de la Coupe du monde de football 2018 � la Russie par la F�d�ration internationale de football (Fifa) en affirmant que le vote avait �t� �truqu� � au d�triment de la candidature anglaise. �Truqu� !� titre en Une le quotidien le Sun, selon qui �les Russes connaissaient le r�sultat� du vote. L��ditorialiste du quotidien, l�ancien manager de l��quipe d�Angleterre Terry Venables, qualifie ce vote de �honte�, ajoutant : �Peut-�tre ne devrions-nous pas �tre surpris que la Russie ait obtenu l�organisation de la Coupe du monde 2018. Apr�s tout, la Fifa et le KGB (services secrets sovi�tiques, ndlr) sont juste les deux derni�res organisations secr�tes de la plan�te.� �C�est une grande honte. Une honte pour l�Angleterre. Une honte pour le football. Et honte � la Fifa�, s�insurge Terry Venables. Un autre tablo�d, le Daily Mirror,tire, lui aussi, � boulets rouges sur les choix de la Fifa. �La Russie, un Etat mafieux pourri jusqu�� la moelle par la corruption ; le Qatar (organisateur de la Coupe du monde 2022), un royaume m�di�val sans libert� d�expression ; les deux nagent dans l�argent du p�trole�, affirme le quotidien en premi�re page, en accusant la Fifa d��tre �vendue�. �La Coupe du monde �tait-elle un coup mont� ?� s�interroge, de son c�t�, le Daily Mail. Dans un �ditorial, le Times pointe lui aussi la corruption au sein de la Fifa. �Le syst�me des �lections (des pays organisateurs) de la Coupe du monde est atrocement corrompu�, juge le quotidien pour qui �il est trop restreint, le rendant facile � manipuler, et il est trop secret�. Les N�erlandais d�noncent le choix de l�argent La presse n�erlandaise �tait am�re, au lendemain de la d�signation de la Russie et du Qatar comme pays organisateurs des Coupes du monde 2018 et 2022 de football, d�non�ant le choix de la Fifa comme celui de l�argent et de la corruption. �Avec La Russie et le Qatar (...), la Fifa a choisi pour les garanties en or et pour l�argent�, accuse Hans van Zon, journaliste du quotidien populaire AD, dans son �ditorial : �Le quartier g�n�ral de la F�d�ration internationale de football (Fifa) � Zurich va nager dans les billets de banque.� �Les Pays-Bas et la Belgique ont eu l�illusion que la Fifa serait sensible � l�aspect �cologique de leur candidature�, ajoute-t-il : �Avec le Qatar, la Fifa a choisi pour une attaque contre l�environnement : pour une Coupe du monde dans des stades � l�air conditionn� consommant �norm�ment d��nergie.� Les dirigeants de la Fifa ont opt� pour les �moins d�mocratiques des neufs candidats� et ont �encore attir� l�attention sur leur r�putation controvers�e�, affirme, de son c�t�, le quotidien de gauche Volkskrant, en r�f�rence aux scandales de corruption qui ont �clabouss� r�cemment la Fifa. �Bienvenue en Russie : corrompue et sans avenir�, titre en pages trois et quatre le NRC Next, �dition du matin du quotidien �conomique NRC Handelsblad. �Dans huit ans, la Coupe du monde de football ira dans un pays autoritaire o� rien n��volue�, pr�dit-il. En Russie, �la d�mocratie est au plus mal, le pr�sident ne peut prendre aucune d�cision importante sans l�autorisation du Premier ministre et le gouvernement entretient des liens �troits avec le crime organis� et s�enrichit sans vergogne�, soutient le NRC next. Le quotidien catholique Trouwse montrait, quant � lui, plus fataliste, assurant que la lutte �tait �in�gale� et que l�issue du scrutin �tait �pr�visible�. Frustr�s, les fans am�ricains doutent de l�avenir du soccer Frustr�s que les Etats-Unis n�aient pas obtenu l�organisation du Mondial-2022, les fans am�ricains exprimaient leurs craintes quant � l�avenir du soccer dans leur pays, quelques minutes apr�s l�annonce de la Fifa en faveur du Qatar, jeudi � Zurich. �Ec�ur�, �US Soccer est renvoy� 20 ans en arri�re� �taient parmi les commentaires post�s sur le r�seau social Twitter alors qu�un autre fan faisait r�f�rence aux affaires de corruption en �crivant : �Ils peuvent venir nous soudoyer la prochaine fois.� Alexi Lalas, ancien international qui commentait pour une cha�ne sportive la d�cision de la Fifa, exprimait l�id�e que la Qatar aurait peut-�tre besoin d�une solution de remplacement, quelques instants seulement apr�s l�annonce. �Si le Qatar n�est pas capable de le faire, �a viendra directement aux Etats-Unis�, a-t-il dit, en r�f�rence probablement � l��dition 2003 du Mondial dames qu�avaient accueilli les Etats-Unis apr�s le retrait de la Chine, � la suite de l��pid�mie de Sras. Apr�s avoir �voqu� la chaleur et le petit territoire du Qatar, les commentateurs t�l�vis�s se sont rapidement tourn�s vers un sport des plus importants aux Etats-Unis, le basket, avec le retour de la star NBA LeBron James � Cleveland avec sa nouvelle �quipe de Miami. Pour sa part, le pr�sident de la F�d�ration am�ricaine de football, Sunil Gulati, a exprim� sa �d�ception�. �En d�pit de leurs efforts, les Etats-Unis n�ont pas re�u cet honneur. Pas de doute, je suis d��u. D��chouer si pr�s du but (battus 14- 8 au 4e tour par le Qatar), c�est tr�s difficile � encaisser.� Gulati se voulait rassurant aupr�s des fans, affirmant que �m�me si nous n�avons pas gagn�, l�avenir du soccer est brillant aux Etats-Unis�. Mais les supporteurs se montraient moins convaincus dans leurs commentaires, parlant de �FIFA = corruption� et de �confirmation d�un processus truqu�. �Assez sur l�importance du soccer US. Quand on perd l�organisation de la Coupe du monde contre le foutu Qatar, croyez-moi, �a ne veut rien dire�, �crivait l�un d�eux sur le r�seau social Twitter. �M�me la Fifa se fout du US soccer, c�est pourquoi le football ne deviendra jamais un grand sport aux Etats-Unis.� LE QATAR POUR SES INVESTISSEMENTS DANS LE SPORT Le r�ve du Proche-Orient se concr�tise, enfin ! La d�signation du Qatar pour organiser la Coupe du monde 2022 de football vient couronner les investissements r�alis�s dans le domaine du sport et celui des infrastructures par cette richissime monarchie gazi�re du Golfe. Ce choix a �t� accueilli jeudi par une explosion de joie � Doha, la capitale, qui n�a pratiquement pas dormi de la nuit et o� autochtones et expatri�s arabes ont f�t� un succ�s �pour l�ensemble du Proche- Orient�. Une autre c�l�bration �tait pr�vue hier en d�but de soir�e lors du retour de Zurich de la d�l�gation qui a fait aboutir le dossier du Qatar aupr�s de la F�d�ration internationale de football (Fifa). La presse locale exultait hier avec des suppl�ments consacr�s � cet �v�nement. �Journ�e historique pour le Qatar� ou �La joie du Qatar partag�e par tous les Arabes� sont quelques-uns des gros titres des journaux. Les commentateurs retiennent le fait que l��v�nement plan�taire aura lieu, avec le choix du Qatar, pour la premi�re fois dans un pays du Moyen-Orient et plus est dans un pays arabe. L�autre th�me est la capacit� du Qatar d�honorer l�engagement pris, celui d�organiser le Mondial-2022 dans les meilleures conditions. L��mir, cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani, l�a assur� personnellement en d�clarant de Zurich que �le Qatar est capable de grandes r�alisations m�me si c�est un petit pays�. Exp�rience des �v�nements sportifs �C�est promis, les installations sportives seront d�une qualit� optimale et feront la fiert� de tous les Arabes�. Le Qatar, avec 11 400 km2, est le plus petit pays du monde qui obtient l�organisation du Mondial, mais il est assis sur une richesse �norme, �tant le troisi�me producteur de gaz du monde et un important pays p�trolier. Il consacre une enveloppe de 100 milliards de dollars au d�veloppement de ses infrastructures, avec l�ambition de s�imposer comme un centre touristique. Dans le domaine du sport, le pays a acquis une bonne exp�rience. Il avait organis� en 1995 la Coupe du monde de football de moins de 20 ans et en 2006 les 15e Jeux asiatiques, jug�s comme les meilleurs dans l�histoire du tournoi. Le Qatar a depuis 1990 son tournoi annuel de tennis ATP, comme il a accueilli � Doha les Masters f�minin et la course Grand Prix Moto GP. En 2011, il organisera la Coupe d�Asie des nations de football et les Jeux panarabes. Pour le chantier du Mondial- 2022, les responsables du Qatar ont promis de se mettre au travail imm�diatement car le pari est de taille. Il s�agit de doter le pays de plusieurs stades, d�un r�seau moderne de transport, avec un syst�me de m�tro, et d�une capacit� d�accueil h�teli�re � la mesure de la Coupe du monde du football. Se mettre au travail imm�diatement Le Qatar affirme avoir la capacit� de climatiser les stades et s�est engag� � d�monter une partie des installations apr�s le Mondial pour �tre offertes � des pays en d�veloppements, pauvres en infrastructures sportives. Aucune r�action n�a �t� enregistr�e � Doha � la d�claration du pr�sident am�ricain Barack Obama, dont le pays �tait candidat pour le m�me Mondial, qualifiant le choix du Qatar de �mauvaise d�cision�. Concernant les craintes d�attentats, le pr�sident du Comit� de candidatures, cheikh Mohammed Al-Thani et fils de l��mir, a assur� que �sur le plan de la s�curit�, le Qatar organisera une Coupe du monde immacul�e�. D�j� sur les sites islamistes, des jihadistes ont pr�dit qu�Al-Qa�da aurait �tabli un �Etat islamique� dans le Golfe d�ici � 2022. CHEIKH MOHAMMED AL-THANI (PR�SIDENT DU COMIT� DE CANDIDATURE DU QATAR) : �Balayer les pr�jug�s� Le pr�sident du Comit� de candidatures � l�organisation du Mondial-2022, cheikh Mohammed bin Hamad Al-Thani, fils de l��mir du Qatar, a estim�, jeudi, que la Coupe du monde dans son pays allait permettre de �balayer les pr�jug�s� sur le Moyen-Orient et le monde musulman en g�n�ral. C�est une grande victoire pour le Qatar et le Moyen-Orient... Plut�t que de regarder une Coupe du monde qui a lieu � des milliers de kilom�tres, les habitants du Moyen-Orient pourront aller � la Coupe du monde chez eux. Ce sont des millions de supporteurs qu�il faut f�liciter puisqu�ils ont �t� consid�r�s par la Fifa comme �tant partie int�grante de la grande famille du football. Mercredi, lors de la pr�sentation de votre dossier devant le CE de la Fifa, vous aviez parl� de pr�jug�s � l��gard du monde arabe. De quoi parliez-vous ? L�une des id�es re�ues les plus fausses, c��tait que le Qatar ne pourrait pas organiser le Mondial car il fait trop chaud. Mais il y a eu diff�rents tournois sous des climats similaires au Qatar. On a consid�r� aussi le Qatar comme �tant un pays trop petit pour m�riter d��tre le centre de gravit� du monde du football. Mais la Fifa a choisi de nous faire confiance. Qu�est-ce qui a fait pencher la balance en votre faveur ? Je ne peux pas parler au nom du CE de la Fifa mais apr�s avoir observ� les aspects technique et commercial des pr�c�dentes Coupes du monde, il a d�cid� d�aller plus loin. Chaque candidat pouvait gagner mais la Fifa a voulu faire un grand pas en avant et �tendre la Coupe du monde en la donnant � des pays qui ne faisaient pas encore partie int�grante de la grande famille du football. Que feriez-vous en cas de qualification d�Isra�l ? Nous respectons tous les r�glements de la Fifa et le Qatar ne fait pas de discrimination. En 2006, il y a eu des agressions contre des gens assistant aux matches. Craignez-vous ce genre d�incidents ? L�Ouganda (cible d�un attentat le soir de la finale du Mondial-2010, ndlr) n�est pas au Moyen-orient. Il est tr�s important d�avoir confiance. Sur le plan de la s�curit�, le Qatar organisera une Coupe du monde immacul�e. Il y a aussi un autre pr�jug� qui dit que les femmes sont opprim�es au Moyen-Orient. C�est faux puisqu�on a jet� les bases d�une ligue f�minine au Qatar. On essaiera de balayer tous ces pr�jug�s. La presse russe f�te la victoire mais s�interroge sur le co�t La presse russe c�l�brait une �victoire� apr�s la d�signation de Moscou pour l�organisation du Mondial-2018 de football, mais s�interrogeait sur le co�t astronomique pour le pays d�un projet que le Kremlin et Vladimir Poutine ont voulu � tout prix. �On y croyait, on s�est battus, on a vaincu�, titrait le quotidien officiel Rossi�ska�a Gazeta, soulignant que le r�ve de la Russie d�organiser pour la premi�re fois de son histoire le Mondial s��tait �r�alis�. � �Pour la Russie, le projet peut devenir l�un des plus chers et des plus difficiles de son histoire, plus cher m�me et plus difficile que les Jeux olympiques d�hiver de Sotchi en 2014�, commentait cependant le quotidien Kommersant. Le journal soulignait que tout �tait � faire en Russie pour organiser cette comp�tition, pr�vue dans 13 villes s�par�es parfois par des milliers de kilom�tres, et manquant cruellement d�infrastructures. �Du reste, le cas des JO de Sotchi montre que la rentabilit� et les �conomies dans la pr�paration d��v�nements sportifs sont les derni�res choses auxquelles pense le pouvoir en Russie�, poursuivait Kommersant. �Sans le championnat, la Russie �conomiserait des milliards de dollars de fonds publics. Du reste, on pourrait se faire � l�id�e de toutes ces d�penses si elles �taient transparentes et contr�lables, en d�autres termes si un tel projet en Russie n��tait pas un terrain potentiel pour la corruption �, �crivait Nezavissima�a Gazeta. Selon les estimations du quotidien des affaires Vedomosti, l�organisation du Mondial �va co�ter � la Russie, selon les estimations les plus basses, plus de 50 milliards de dollars.� Il faut, en effet, construire ou reconstruire pr�s de 8 000 kilom�tres de routes, plus de 2 000 kilom�tres de voies ferr�es, b�tir des h�tels, refaire les pistes d�a�roports, construire de nouveaux terminaux... �Le prix � payer n�est-il pas trop �lev� ?�, s�interroge le journal. �L�organisation des JO d�hiver, et maintenant du Mondial de football, tout cela correspond bien � la politique des patriciens de la Rome antique, dont toute la relation � l��gard de la pl�be se r�sumait � lui fournir du pain et des jeux. Cela s�est mal fini�, �crivait encore le journal.