La fédération du Front des forces socialistes (FFS) de Tizi Ouzou affirme, dans une déclaration transmise hier à notre rédaction, son soutien aux revendications légitimes des travailleurs de la laiterie de Draa Ben Khedda. La grève enclenchée depuis le 9 octobre dernier par les travailleurs de la laiterie de l'ex-Onalait, aujourd'hui privatisée, n'a pas laissé indifférent le parti du FFS, qui s'est rendu lundi à la laiterie et fromagerie de Draa Ben Khedda dans le but de s'informer de la situation qui prévaut dans cette entreprise, paralysée depuis une dizaine de jours. Lors de cette visite, les travailleurs de cette unité ont exprimé “leur ras-le-bol des agissements de leur directeur qu'ils accusent d'autoritaire. À cet effet, le FFS n'a pas caché son inquiétude vis-à-vis de la situation qui se détériore dans la laiterie de DBK, il est même allé jusqu'à accuser l'actuel patron de cette entreprise de n'avoir pas respecté ses engagements, car, selon lui, “outre la baisse des bénéfices durant les trois années qui ont suivi la privatisation de l'usine, la non-réalisation du programme d'investissement de 335 millions de dinars sur 48 mois, l'acquisition d'un matériel vétuste et le non-remplacement des employés mis en retraite, démissionnaires ou ayant subi les effets d'une compression, les travailleurs reprochent également à leur premier responsable sa mauvaise gestion”. D'après le FFS, le directeur de la laiterie est le premier responsable de cette situation chaotique qui “se caractérise, selon les travailleurs, par la modification du dosage du lait et du camembert, la sortie frauduleuse du lait collecté et subventionné par l'Etat, et la non-conformité aux normes du stock de poudre de lait”. Cela veut dire tout simplement que la poudre de lait subventionnée par l'Etat est utilisée à d'autres fins, sans parler des vieilles machines et des appareils usagés qui ne répondent pas au cahier des charges. Le FFS parle d'intimidations, d'insultes, de mutations et de sanctions abusives à l'encontre des employés. D'autre part, les ouvriers de cette usine “dénoncent les poursuites judiciaires contre quatre de leurs collègues et se posent la question à qui profite la privatisation de leur unité, dès lors qu'elle a toujours dégagé des bénéfices variant entre 30 et 40 milliards de centimes.” Enfin, la fédération du FFS de Tizi Ouzou rappelle une fois de plus son soutien aux revendications légitimes des travailleurs jusqu'à la satisfaction de leur plateforme de revendications. C'est pourquoi ils interpellent “les autorités compétentes à l'effet d'intercéder au profit des travailleurs pour la préservation de leur unité et d'ouvrir une enquête sur la gestion de ses responsables.” Samira Bouabdellah