Il A été inhumé, Hier, dans sa ville natale L'adieu à M'hammed Yazid Des moudjahidine, des personnalités politiques, des amis et des proches ont tenu à lui rendre un dernier hommage. M'hammed Yazid avait exprimé de son vivant la volonté d'être enterré dans sa ville natale aux côtés des siens. Il voulait que sa tombe soit mitoyenne à celles de son père et sa sœur décédée en 1947, à l'âge de 4 ans. Une volonté que M'hammed a exprimée même sur la façade de la demeure qui l'a vu naître en la baptisant “Le retour”. Le moudjahid, ancien ministre de l'Information du GPRA, est retourné pour la dernière fois dans cette demeure, située à quelque dizaines de mètres du lycée où il avait fait dans les années 1930 ses études, aux côtés d'autres ténors de la Révolution algérienne, Abane Ramdane, Hocine Lahouel et Benyoucef Ben Khedda. La plupart des moudjahidine de la wilaya IV, entre autres, le commandant Azzedine, Lakhdar Bouragaâ étaient là, hier, à Blida, pour rendre un dernier hommage au compagnon du combat, celui qui a consacré les derniers moments de sa vie à la défense de l'idéal démocratique et de la liberté de la presse, au point de lui dédier une Maison des libertés. D'autres moudjahidine, à l'instar de Omar Boudaoud, ont tenu à se recueillir sur sa dépouille. Des personnalités politiques, Abdelhamid Mehri, Mouloud Hamrouche, Hamid Lounaouci, Ali Benflis, Karim Younès et Ali Haroun étaient, eux aussi, présents pour rendre un dernier hommage au militant de l'Algérie qu'était M'hammed Yazid. La surprise est venue de la présence à Blida de l'ancien chef de l'Etat, Chadli Bendjedid. Saïd Bouteflika, qui y était aussi présent, a trouvé du mal à se frayer un chemin à la rencontre de l'ancien Président. Lors de l'accolade, Chadli Bendjedid lui demande si “son frère allait bien”. L'ancien Président insiste : “Passez lui le bonjour de ma part.” Saïd Bouteflika, lui, a passé beaucoup de temps en compagnie du wali de Blida, connu pour ses activités de “redresseur”. Une grande foule était rassemblée depuis 13h et a attendu plus de deux heures, souvent sous la pluie, l'arrivée de la dépouille de M'hammed Yazid au cimetière de sa ville natale à Blida. Le général Touati, Khaled Nezzar, El-Hachemi Cherif, Ahmed Djeddaï, Saïd Barkat, Ali Mimouni ont tenu, eux aussi, à accompagner M'hammed Yazid à sa dernière demeure. La dépouille recouverte de l'emblème national a été acheminée au cimetière vers 16h. C'est à Abdelhamid Mehri qu'est revenu l'honneur de la lecture de l'oraison funèbre. L'ancien secrétaire général du FLN a mis en valeur le parcours révolutionnaire du défunt. “M'hammed Yazid est resté, au long de sa vie, fidèle au serment de la fidélité pour son pays. Il était un unificateur des rangs et fervent militant de l'indépendance de l'Algérie. Il ne manquait pas de le dire lors des réunions du MTLD. M'hammed Yazid était convaincu que l'on ne pouvait pas faire face à une force coloniale comme la France, mais c'était l'impact des actions armées qui pouvait ébranler le colonisateur”, a dit l'ancien secrétaire général du FLN. Saïd Rabia et Mourad Belaïdi Au domicile mortuaire Des hommages discrets au disparu La dépouille mortelle de M'hammed Yazid a été levée, hier, du domicile mortuaire sis à El-Mouradia, sous les youyous et les pleurs discrets des membres de sa famille (notamment son fils arrivé quelques minutes auparavant des Etats-Unis, de ses deux sœurs) et de ses amis et voisins. Au moins trente voitures formaient le cortège funèbre au moment de son départ en direction du vieux cimetière de la ville des Roses. M'hammed Yazid avait exprimé, de son vivant, le vœu d'être enterré à côté de la tombe de son père au cimetière de sa ville natale, Blida. Sa famille ne pouvait que respecter sa volonté et rejeter, par conséquent, l'offre de la présidence de la République de réserver au défunt une place dans le Carré des martyrs au cimetière d'El-Alia. De son vivant, M'hammed Yazid n'avait pas vraiment l'habitude des honneurs pompeux, malgré son glorieux parcours historique. Il n'aurait certainement pas voulu de reconnaissance démesurée post-mortem. Sa sœur, effondrée, rappelait par saccades son engagement pour la liberté de la presse, son soutien aux jeunes journalistes, ses idéaux politiques. Dans le vaste séjour où les femmes entouraient le corps sans vie, des hommes, connus ou inconnus, venaient à tour de rôle rendre un dernier hommage à celui qui s'était éteint la veille. Si une foule nombreuse attendait M'hammed Yazid à l'endroit de sa dernière demeure, ses parents, ses amis, ses compagnons de la Guerre de Libération et des personnalités politiques ont tenu à faire le déplacement au domicile mortuaire pour se recueillir, juste un instant, devant son cercueil, recouvert de l'emblème national. Tour à tour, passaient devant lui Ali Kafi (ancien membre du Haut conseil de l'Etat), Abdelkader Bensalah (président du Conseil de la nation), Mouloud Hamrouche (ancien Chef de gouvernement), Abdelhamid Mehri (ancien secrétaire général du FLN), le général à la retraite Cherchalli, Ali Zeghdoud (chef de parti), les ambassadeurs du Maroc, de la Tunisie et de la Palestine, quelques journalistes et… deux frères du président de la République Abdelaziz Bouteflika (Saïd et Mustapha). Mahieddine Amimour, sénateur et ancien ministre de la Communication et de la Culture, accompagnait à chaque fois les personnalités lors du recueillement. S. H.