L'émigration andalouse et morisque vers l'Algérie, Tlemcen et sa région sera au centre des débats tout au long de cet événement, qui abordera également l'apport de ces émigrés aux habitants des villes où ils se sont installés. Dans le cadre de la manifestation “Tlemcen capitale de la culture islamique 2011”, le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques organise, les 25, 26 et 27 octobre 2011, au niveau du nouveau palais de la culture d'Imama, un colloque international autour du thème “Tlemcen, terre d'accueil après la chute de l'Andalousie”. Cet événement correspond à la célébration du 600e anniversaire de la chute de Grenade, le dernier rempart de la civilisation musulmane en Andalousie. En effet, la formation de la communauté morisque à la fin du XVe siècle, ainsi que l'imposition de la souveraineté des rois catholiques sur la péninsule Ibérique ont été les signes annonciateurs d'un changement des plus radicaux de la vie des musulmans d'Andalousie. Elle était devenue difficile et insupportable, malgré les “accords établis avec les autorités chrétiennes”. Lesquels accords stipulaient la sécurité des biens des musulmans et de leurs droits naturels. Mais “à la guerre comme à la guerre”, ces accords n'ont pas été respectés, et les musulmans d'Espagne furent dépossédés. Dans un pays miné de l'intérieur et de l'extérieur, ils étaient considérés comme des ennemis potentiels. De peur des représailles et de subir l'évangélisation, beaucoup ont préféré fuir, cherchant leur salut au-delà de la mer Méditerranée. C'est l'Afrique du Nord, plus précisément les pays du Maghreb qui furent, pour ces exilés de force, la terre d'accueil. Pour certains c'était le Maroc (à Fès) et d'autres ont poussé plus loin leur expédition, cherchant ce qui pouvait leur rappeler leur terre natale. Ils se sont alors installés à Tlemcen, à l'ouest de l'Algérie. De plus, le “cynique décret de Philippe III de 1609 a accéléré l'émigration et l'exil forcé vers le Maghreb central”, poussant les plus téméraires dans leurs derniers retranchements. Par ailleurs, cette émigration de bon nombre d'Andalous vers le Maghreb n'a pas “manqué d'avoir, sur les cités et les contrées dans lesquelles ils se sont installés, des effets positifs”. Ainsi, l'apport de ces migrants touchait des domaines aussi variés que différents que le savoir, à l'image les arts de la musique, de l'architecture, de la cuisine, les techniques agricoles, horticoles et hydrauliques… C'est ainsi que “certains aspects les plus brillants de la civilisation andalouse qui s'était épanouie dans la péninsule Ibérique pendant de nombreux siècles”. En outre, c'est autour de cet aspect – à savoir l'émigration andalouse et morisque vers l'Algérie et Tlemcen et sa région – que s'articulera ce colloque international. En effet, différents intervenants, universitaires et chercheurs, venus d'Algérie, de Tunisie, d'Espagne, du Mexique… revisiteront le passé et l'histoire de la ville de Tlemcen lors de l'arrivée des Andalous et Morisques. Ce colloque s'articule autour de quatre axes : “Historique et politique”, “l'Exil forcé et ses conséquences”, “les Morisques dans la cité de Tlemcen” et “études et expressions”. Durant ces trois jours de rencontres, les participants remonteront le cours de l'histoire, reconstituant le parcours de ces émigrés ; depuis la chute de Grenade jusqu'à leur arrivé dans la capitale des Zianides et leur installation dans cette ville. Le voile sera levé sur un pan de l'histoire commune. Amine IDJER mecipsa 24-10-2011 13:02