Le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques a organisé, ces trois derniers jours au niveau du nouveau palais de la culture d'Imama, un colloque international sur «Tlemcen, terre d'accueil après la chute de l'Andalousie». C'est, en fait, toute l'histoire des Andalous et des Morisques qui ont choisi Tlemcen et sa région, après la chute de Grenade, il y a 600 ans. Le dernier rempart de la civilisation musulmane en Andalousie. Des chercheurs d'Algérie, de Tunisie, d'Espagne et du Mexique sont retournés sur cette étape historique où les Andalous et les Morisques ont jeté leur dévolu sur Tlemcen, après avoir été dépossédés et, ce, malgré des accords avec les autorités chrétiennes leur assurant la cohabitation après que les rois catholiques firent main basse sur la péninsule ibérique. Ainsi, une fois intronisés, ces rois piétinèrent ces accords stipulant la sécurité des biens des musulmans et de leurs droits naturels. Pire, ils étaient considérés comme des ennemis. Apeurés, «ces nouveaux colonisés» ont pris le large pour échouer sur l'autre rive de la Méditerranée. Certains d'entre eux jetèrent leurs amarres à Fès, d'autres à Tlemcen. Un exil, selon les spécialistes présents au colloque, qui a eu des «effets positifs» sur leur terre d'accueil. Les «fuyards» ont apporté avec eux le savoir, notamment les arts de la musique, de l'architecture, de la cuisine, les techniques agricoles, horticoles et hydrauliques…