Selon leur syndicat, la mobilisation pour ce premier jour de grève à l'échelle nationale est de l'ordre de 75%. Le torchon brûle à nouveau entre le ministère de la Santé et le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSSP). Les praticiens spécialistes de la santé publique renouent avec la grève illimitée. Hier, les blouses blanches sont montées au créneau en entamant leur premier jour de protestation, après une trêve qui aura duré quatre mois. Selon le président du SNPSSP, le Dr Mohamed Yousfi, joint par téléphone, c'est carton plein, le mouvement a été largement suivi. “Le taux de participation que nous avons enregistré jusqu'à maintenant est de 75%”, indique le premier responsable du syndicat. Selon lui, le taux de participation varie d'une ville à une autre. “On a enregistré un taux de 50% dans certaines wilayas, comme Oran, 70% à Alger, Djelfa et Constantine, 80% à Sétif et 100% à Chlef ou encore Tiaret”, a-t-il souligné. Le Dr Yousfi explique cette disparité des chiffres par l'implantation des spécialistes qui varie d'une ville à l'autre. “La paralysie est plus visible dans les hôpitaux où nous sommes majoritaires. Car dans les CHU, les hospitalo-universitaires sont plus nombreux que nous”, explique-t-il. Pour autant, le syndicat regrette le fait de recourir à la grève pour faire entendre sa voix. Mais, il n'a pas le choix, dès lors que les principales revendications sont toujours en stand-by. “La grève est notre seul recours pour attirer l'attention des pouvoirs publics et faire aboutir nos revendications”, insiste le Dr Yousfi, qui précise que le service minimum est assuré par les protestataires. Le Syndicat national des praticiens de la santé publique avait décidé de maintenir l'appel à la grève illimitée suite à une réunion de conciliation tenue le 20 octobre dernier avec le ministère de la Santé et cette organisation syndicale. Le syndicat a qualifié cette rencontre “d'échec et non concluante”. Pourtant en mai dernier, la tutelle et le syndicat avaient signé un accord pour trouver une solution aux préoccupations des praticiens. Selon le Dr Yousfi, l'accord n'a pas été respecté. Les praticiens se battent, depuis 2008, pour l'amendement du statut particulier, ainsi que la révision du régime indemnitaire qui, d'après le syndicat, devrait s'aligner sur les autres secteurs de la Fonction publique, notamment en ce qui concerne les primes dans les Hauts-Plateaux. Le syndicat fait de ces deux points sa pierre angulaire, et lors de sa rencontre avec la tutelle au mois de juillet, il avait conditionné l'application du régime indemnitaire par la ratification du statut. Pour le SNPSSP, il est inconcevable de faire une revalorisation relative à l'ancien statut. Les praticiens spécialistes sont revenus à la charge après avoir appris par le biais des membres de la Fonction publique que le dossier du régime indemnitaire a été envoyé sans leur aval. Le syndicat exige, également, la mise en place des mesures incitatives concernant le service civil, le quota national de logements de fonction et la prime d'intéressement. Le SNPSSP se bat aussi pour l'application de la carte sanitaire et la promulgation des différentes primes et indemnités communes pour les personnels. Il s'agit, notamment, des primes de garde, d'intéressement et de contagion. DJAZIA SAFTA Amar 26-10-2011 19:17