Les praticiens se battent pour l'amendement du statut particulier, ainsi que la révision du régime indemnitaire. Le mouvement de protestation, auquel a appelé le syndicat SNPSSP, a été suivi par les médecins praticiens de la santé publique qui ont paralysé, hier, les établissements de la santé et les CHU à travers les régions du pays. À Oran, la grève est toujours maintenue, pour dénoncer la situation en matière de disponibilité des médicaments essentiels. “Concernant le niveau de prise en charge du dossier de revendications, objet de l'accord du 20 mai 2011 entre le ministère de la Santé et le syndicat national des praticiens spécialistes, le conseil national n'a constaté aucune évolution malgré des délais, largement dépassés”, affirment les praticiens grévistes. Selon eux, “cet état de fait a entraîné une dégradation encore plus grande du secteur de la santé publique ces derniers mois avec le départ massif de milliers de spécialistes”. Par ailleurs, et à l'initiative du syndicat national des praticiens spécialistes, les hospitaliers de Mascara observent, depuis mardi dernier, un arrêt de travail pour protester contre la non-satisfaction de leurs doléances qui gravitent autour de plusieurs points liés à leur profession. Ainsi, comme toujours en pareilles circonstances, les syndicalistes et l'administration se livrent à une guerre des chiffres concernant le taux de participation. Pour les responsables du syndicat, le mouvement est largement suivi, avançant le taux de plus de 75%, tandis que les gestionnaires des établissements hospitaliers relativisent en communiquant un taux de 30%. À Tiaret, mieux que lors de la première journée où les médecins spécialistes du secteur public avaient adhéré au mouvement de grève auquel avait appelé le SNPSSP avec un taux de 95%, la cadence est montée au deuxième jour où les autres praticiens ont rejoint leurs confrères. Ainsi, le taux de participation s'est élevé à 100% à travers les structures hospitalières de la wilaya. Mais, tant bien que mal, comme voulait nous l'affirmer le docteur Chaou, traumatologue à l'EPH de Tiaret, le patient trouve quand même le droit de jouir de sa prise en charge, sachant que le service minimum est assuré. Cependant, la grogne des médecins spécialistes continue à l'Est avec une participation mitigée. À Constantine, la grève n'a pas eu d'écho auprès des praticiens qui ont travaillé normalement, contrairement à ce qui a été constaté dans la wilaya d'Annaba où le taux de participation variait entre 60 et 80%, tout en assurant le service minimum, selon les coordinateurs du bureau local du syndicat autonome des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP). À Skikda, le taux d'adhésion est estimé à 70% pour l'ensemble des spécialistes au niveau de l'EPH et l'EH, alors qu'on signale un taux de 100% pour les praticiens adhérents au syndicat. À Oum El-Bouaghi, il s'agit des EPH Mohamed-Boudiaf (chef-lieu de wilaya), Slimane-Amirat (Aïn M'lila) et Zerdani-Salah (Aïn Beïda). Les chiffres de la DSP avancent 37 médecins grévistes sur un total de 183 médecins spécialistes, soit un taux global de suivi de 20 à 21%. Enfin, à Sétif, selon le syndicat, pas moins de 90% des spécialistes exerçant des les différentes structures de santé publique ont débrayé hier. À Tizi Ouzou, les médecins spécialistes ont répondu à l'appel à la grève lancé par le SNPSSP. Par contre, à Béjaïa, la grève est toujours faiblement suivie, et en l'absence d'une organisation syndicale, il est quasiment impossible de connaître le taux de suivi. Une grève, pour rappel, “éclipsée” par une pénurie de certains médicaments d'indications vitales. Par conséquent, les hôpitaux fonctionnant déjà en service minimum, surtout des les blocs opératoires, ont réduit leurs activités aux seuls cas relevant de l'urgence chirurgicale vitale, a-t-on confié. Le seul hôpital qui a répondu à l'appel est celui d'Amizour. Synthèse correspondants