Le procureur de la Cour pénale internationale a assuré vendredi avoir des “contacts informels” avec Seïf Al-Islam, fils de Mouammar Kadhafi, sur son éventuelle reddition, tandis que l'OTAN a décidé de mettre fin à compter de demain à son opération en Libye. “Le bureau du procureur lui a signifié très clairement que s'il se rendait à la CPI, il aurait le droit d'être entendu devant la cour, il sera innocent jusqu'à preuve du contraire”, a déclaré le procureur Luis Moreno-Ocampo, cité dans un communiqué, affirmant avoir des “contacts informels” avec Seïf Al-Islam “via des intermédiaires”. Fils du défunt leader Mouammar Kadhafi et recherché par la CPI pour crimes contre l'humanité, à savoir meurtre et persécution, commis depuis le début de la révolte, à la mi-février, contre le régime de son père, Seïf Al-Islam fait l'objet d'un mandat d'arrêt de la CPI et de notices rouges d'Interpol. Successeur officieux de son père, tué le 20 octobre à Syrte par des rebelles libyens et qui était lui aussi recherché par la CPI, Seïf Al-Islam s'est rendu mardi à la frontière du Niger pour y chercher refuge, a affirmé un responsable touareg. Le procureur Moreno-Ocampo a en outre ajouté avoir appris “par des voies informelles qu'un groupe de mercenaires avait offert de transférer Seïf dans un Etat africain qui n'est pas un Etat partie au Statut de Rome”, le traité fondateur de la CPI. “Le bureau du procureur explore également les possibilités d'intercepter tout avion dans l'espace aérien d'un Etat-partie pour procéder à une arrestation”, a souligné le procureur argentin. Egalement visé par un mandat d'arrêt de la CPI, l'ex-chef des services secrets militaires libyens Abdallah Al-Senoussi serait passé du Niger au Mali avec quelques-uns de ses hommes, selon des sources sécuritaires nigérienne et malienne. “Le meurtre horrible de Mouammar Kadhafi la semaine passée souligne qu'il est urgent de s'assurer que son fils, SeIf Al-Islam, soit remis rapidement à la CPI pour un procès équitable, à La Haye”, a soutenu dans un communiqué Richard Dicker, de l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch. Amnesty International a de son côté estimé que Seïf Al-Islam “devait avoir la possibilité de se rendre à la CPI” pour garantir “justice, vérité et réparation” aux victimes des crimes dont il est accusé. L'OTAN a de son côté confirmé officiellement vendredi à Bruxelles qu'elle mettait fin à compter de lundi à son opération en Libye, se félicitant d'un succès “historique”. Mais les nouvelles autorités libyennes ont réaffirmé leur volonté de juger Seïf Al-Islam sur leur territoire. “Nous avons entièrement rempli le mandat historique des Nations unies de protéger le peuple de Libye, de faire appliquer une interdiction de vol et un embargo sur les armes”, a déclaré le secrétaire général de l'OTAN Anders Fogh Rasmussen, cité dans un communiqué. L'opération “Protecteur unifié” est “l'une des plus réussies dans l'histoire de l'OTAN”, s'est félicité M. Rasmussen, tout en estimant que la victoire avait été remportée par le peuple libyen, qui peut maintenant “prendre son avenir en main fermement et en sécurité”. Pour le patron de l'OTAN, les Libyens ont toutefois “encore beaucoup de travail à faire pour bâtir une nouvelle Libye fondée sur la réconciliation, les droits de l'homme et l'Etat de droit”. R. I./Agences lila 30-10-2011 21:24 baon 30-10-2011 19:21 touareg 30-10-2011 14:43