La Ligue arabe a accusé dimanche, jour de l'Aïd el-Adha, Damas d'avoir failli à ses engagements concernant le plan de sortie de crise proposé par les pays arabes. Le régime de Bachar al-Assad a accentué la répression qui a fait au moins 12 morts cette journée de pardon et de piété dans le monde musulman, juste après la prière de l'Aïd ! Le régime syrien avait pourtant donné mercredi son accord à un plan de sortie de crise prévoyant un arrêt total des violences et l'ouverture d'un dialogue avec l'opposition. Les ministres arabes des Affaires étrangères tiendront donc le 12 novembre une réunion sur la Syrie, selon un communiqué officiel de la Ligue arabe diffusé dimanche. Selon le texte, la réunion a été décidée “en raison de la poursuite de la violence, le gouvernement syrien n'ayant pas respecté ses engagements à appliquer le plan arabe pour une sortie de crise dans le pays”. La Ligue arabe, et c'est une première pour ce qui concerne la crise syrienne, a accusé sans fioritures Damas d'avoir failli à ses engagements concernant le plan de sortie arabe. Les autorités damascènes du régime syrien avaient pourtant donné leur accord au plan de sauvetage prévoyant un arrêt total des violences, la libération des personnes arrêtées durant la répression, le retrait de l'armée des villes et la libre circulation des observateurs et médias, avant l'ouverture d'un dialogue entre le régime et l'opposition. Mais ce ne fut que diversion puisque les opérations sécuritaires ont fait une centaine de morts depuis. Samedi, le chef de la Ligue arabe Nabil Al-Arabi devait avertir al-Assad en le sommant d'appliquer “immédiatement” le plan arabe, allant jusqu'à le prévenir d'une “catastrophe” si les violences continuaient. La bouée de sauvetage arabe n'avait pas agréé les opposants syriens qui ont estimé fini le temps du dialogue avec le pouvoir à Damas en accusant les pairs de Bachar al-Assad de ne chercher qu'à sauver la tête d'un des leurs sinon à gagner du temps, comme en a l'habitude la Ligue arabe qui a toujours été une sorte de syndicat de chefs d'Etat et de rois arabes. Sur le terrain, la mobilisation des insurgés contre le régime n'a pas faibli, des défilés massifs ont eu lieu dès la prière de l'aube le jour de l'Aïd, dans de nombreuses villes, pour appeler à la chute du régime et les soutenir. À l'occasion de la fête de l'Aïd, le président al-Assad qui a assisté à la prière à la Mosquée Al-Nour de Raqqa dans le quartier résidentiel dans le nord de la capitale, a rencontré les notables de son régime pour affirmer : “Nous n'avons pas d'autre choix que de remporter toute bataille visant notre souveraineté et notre indépendance nationale.” Damas s'en tient plus que jamais à sa fumeuse théorie du complot ourdi de l'extérieur et exécuté par des traîtres. Le régime de Damas, qui ne reconnaît pas l'ampleur de la révolte populaire qui secoue le pays depuis plus de huit mois, accuse des “gangs armés” de vouloir semer le chaos et diviser la Syrie. Une parade que le “Printemps arabe” a éventée. Une piste pour un scénario libyen ? D'autant que la menace voilée provient du pays qui a déclenché la croisade contre Kadhafi. Et puis au sein de la Ligue arabe, l'aiguillon contre le régime de Damas n'est autre que le Qatar qui a fait partie de la coalition atlantique contre le régime de Kadhafi. Ne restent comme soutiens à Bachar al-Assad que Moscou et Pékin, certes, deux détenteurs du droit de veto au Conseil de sécurité mais qui se rendent compte que le fruit est trop pourri et que leurs intérêts et calculs avec le régime policier de Damas sont d'ores et déjà menacés. D. Bouatta sidi mohamed moussa 08-11-2011 19:07 Awres 08-11-2011 19:01 cybou 08-11-2011 13:21 ticouc 08-11-2011 13:07 derbal 08-11-2011 12:54 nasri azedine 08-11-2011 11:18 kc 08-11-2011 11:11