Réda Hamiani, candidat à sa propre succession à la présidence du Forum des chefs d'entreprise (FCE), a réuni, samedi, en soirée, dans un restaurant à El-Biar (Alger), ses pairs chefs d'entreprise pour expliquer son programme d'action, mais également pour répondre à ses concurrents qui ont critiqué la gestion de l'organisation. “Le forum malgré tout n'est pas diminué. Il n'est pas amoindri. Il n'est pas déserté. Il n'est pas confronté à un problème de statu quo stérile et ne rencontre pas de désunion”, affirme M. Hamiani. “Le forum se porte bien, par le nombre des adhésions, qui depuis les dernières années, n'a cessé de croître, que par la santé financière qu'il affiche”, a-t-il indiqué, ajoutant que le FCE est devenu une institution crédible “respectée et écoutée”. Il est associé de plus en plus, par le gouvernement, dans la conduite des grands dossiers économiques. Pour M. Hamiani, le forum est de plus en plus écouté et respecté parce qu'à la clé “il y a eu des hommes qui n'ont pas ménagé des efforts et qui ont su donner un cap, une éthique et une plate-forme pour que l'organisation trouve sa place dans le débat d'idées”. Réda Hamiani estime qu'il “faut que le côté pluriel des candidats à la présidence touche l'image que le forum a su construire”. Exposant les grandes lignes de son programme, le président sortant du FCE, prône la continuité de la politique de proximité avec les membres de l'association, mise en œuvre durant ses mandats, pour être plus proche des chefs d'entreprise, s'enquérir de leur vécu sur le terrain et des contraintes auxquelles ils font face. M. Hamiani évoque la décentralisation du forum. Il veut faire du FCE “un partenaire critique des autorités”. Partenaire, parce que pour M. Hamiani, il est évident que dans la conjoncture actuelle, de reconstruction sur le mode libéral de l'économie algérienne avec un gouvernement qui affiche des options libérales, le FCE ne peut pas être dans l'opposition. “C'est un non-sens”, estime-t-il. Cependant, le patron de Redman veut être un partenaire critique des pouvoirs publics. “On ne veut pas être un partenaire béni oui-oui”, a-t-il précisé, expliquant qu'en tant qu'organisation indépendante, il est exclu d'acquiescer à toutes les mesures qui ne rejoignent pas les attentes et les intérêts des membres du forum, citant l'exemple de la lettre de crédit documentaire. Réda Hamiani souhaite également positionner le forum en think tank en poursuivant l'animation de la scène économique, en organisant des débats, sur des thèmes précis. “Le FCE a été dès sa création un think tank qui produit des idées. Il a été durant les dernières années le grand pourvoyeur d'idées”, rappelle-t-il. Sur le plan international, M. Hamiani indique que le forum a été, bien malgré lui, “happé par une attente très forte exprimée par une série d'institutions internationales”. “Nous avons présenté, de tout temps, une image positive de notre pays, faite d'économie ouverte, de souhait de recevoir des investissements étrangers”, a-t-il indiqué. M. Hamiani a insisté sur la nécessité de trouver une formule pour associer la majorité des adhérents du FCE, y compris ceux des régions de l'intérieur du pays. D'un simple think tank, le Forum des chefs d'entreprise, porté par ses prises de position, est devenu “une organisation” patronale qui a intégré la fonction de représentation d'intérêts moraux et matériels de ses membres. M. R.