Les responsables américains concernés travailleront avec l'ONU, l'Otan, l'UE et l'UA en vue d'endiguer la menace que représentent ces missiles. Les Américains sont inquiets du sort des 20 000 missiles sol-air de très courte portée dont disposait le régime de Kadhafi. L'administration Obama ne compte pas rester les bras croisés et a déjà engagé des groupes d'élite en vue de retrouver les traces de ces missiles. C'est, en substance, l'aveu du Dr Derrin Smith, membre de la Task force, au département d'Etat, chargé du groupe qui s'occupe du système portatif de défense aérienne. Le responsable américain, en visite de deux jours à Alger, a eu à s'entretenir avec les responsables du ministère des Affaires étrangères, ceux de l'aviation civile et un représentant de la présidence de la République. Dans une conférence de presse tenue hier soir, l'orateur a estimé que la question des missiles provenant des dépôts libyens et qui auraient quitté ce territoire inquiète au plus haut point son administration et la communauté internationale. Il a affirmé que les USA comptaient sur l'Algérie, dont la proximité et les connaissances restent incontournables, notamment pour identifier les multiples pistes et voies généralement empruntées par les trafiquants. Le responsable américain a indiqué que son groupe travaillera avec l'ONU, l'Otan, l'UE et l'UA en vue d'endiguer la menace que représentent ces missiles. Tout en précisant que le travail de la communauté internationale passe d'abord par l'échange des renseignements, il a insisté sur le fait que c'est au nouveau gouvernement libyen que revient souverainement le contrôle de ces armes. La communauté internationale, dira-t-il, se tient prête à aider le gouvernement libyen dans sa tâche. Mais, pour atténuer les craintes au sujet des missiles sol-air, M. Derrin dira que “le régime de Kadhafi disposait de 20 000 missiles sol-air. La plupart cachés dans des bunkers que l'Otan a détruits. Ce qui fait que la grande partie de ces missiles se trouvent actuellement enterrés sous des tonnes de béton qu'il faudrait excaver. Cela prendra beaucoup de temps afin d'en faire un inventaire”. Par ailleurs, le responsable américain dira que l'action de son administration ne va pas se limiter à l'aspect sécuritaire, mais devrait porter également sur le développement économique des régions vulnérables. L'orateur estime que, pour le moment, aucun indice ne prouve que ces missiles aient quitté le territoire libyen. Les saisies opérées ces derniers temps dans les pays limitrophes ne comportaient pas de missiles, ni leurs composants. Cependant, il dira qu'il y a une incertitude concernant le nombre exact de missiles qui ne sont pas entre les mains du CNT. Le groupe d'intervention rapide, qui se trouve actuellement en Libye, essaye de répertorier les armes saisies, de désamorcer celles qui constituent une menace et de bien conserver le reste, dira-t-il, avant de lancer : “Il paraît que la majorité du stock des missiles restent entre les mains des Libyens.” L'idée d'utiliser la technologie pour contrôler les vastes étendues désertiques que constituent les frontières des pays du Sahel a été évoquée avec les pays de la région, sachant que “l'on ne peut pas goudronner toute la bande frontalière entre l'Algérie et le Libye”, dira-t-il. Même s'il affirme ne pas être au courant de menaces terroristes visant un aéroport algérien, le responsable américain affirme que “depuis 1994, l'Algérie dispose d'un des meilleurs systèmes de sécurité des aéroports au monde”. Azzeddine Bensouiah