Quelque 700 participants de 8 wilayas des Hauts-Plateaux ont assisté aux travaux du séminaire régional du Conseil national économique et social, qui a eu lieu à l'Institut des sciences économiques de l'université Amar-Thelidji de Laghouat. Ces travaux interviennent après les assises qui se sont tenues à Béchar et à Ouargla précédemment. Cette dernière rencontre s'est déroulée sous la présidence de Mohamed Seghir Babes, président du CNES et en présence de 8 walis représentant Djelfa, Saïda, Naâma, Tiaret, M'sila, El-Bayadh et Tissemsilt. Celle-ci est formée de quatre ateliers : le premier a concerné la recherche d'une nouvelle dynamique du développement local centrée sur les besoins des populations et le second a porté sur la réhabilitation des services publics passant par leur recentrage sur les besoins récurrents des citoyens. Le troisième a traité de l'émergence d'un nouveau paradigme de la gouvernance locale adossée à des processus inclusifs appropriatifs et participatifs. Ces derniers devront pour leur part inclure la relation entre l'administration, la population, les élus et les différentes formes de participation de la société civile. Quand au dernier atelier, il a abordé la nouvelle hiérarchie des besoins et des priorités du développement local prenant davantage appui sur génie humain catégoriel en l'occurrence, la jeunesse et la femme. Cette rencontre devra aboutir à des recommandations reflétant les préoccupations réelles des citoyens vécues au quotidien et recueillies sur le terrain et les attentes auxquelles devront répondre les autorités supérieures du pays. Ainsi, de nombreuses propositions ont été formulées par les participants qui touchent notamment la santé, à savoir sur la prise en charge des malades qui ne cesse de se dégrader, en reprochant à l'Etat d'être intervenu sur la forme et non sur le fondau sujet de nombreuses infrastructures qui ont été réalisées par l'Etat. Ces efforts ont été fournis, mais la qualité des soins reste encore médiocre, puisque les patients ont tendance à se rabattre sur les cliniques privées. Concernant l'éducation, la fraude au baccalauréat a été vivement dénoncée. D'ailleurs, beaucoup d'intervenants des différentes wilayas ont dénoncé également le fait d'avoir été les “cobayes” des différentes reformes de l'éducation qui ont abouti en quelque sorte à un échec, quand l'élève se trouve obligé de chercher des cours de soutien scolaire ou de s'inscrire dans des écoles privées, dont les élèves de l'intérieur du pays demeurent privés. Concernant l'enseignement supérieur, les participants ont dénoncé le fait que l'université continue à produire plus de chômeurs que de cadres. D'autres propositions importantes ont été formulées en vue de l'amélioration de la relation du citoyen avec l'administration, le rôle et les difficultés des élus, et sur le code communal. Il est à signaler que, dans son allocution, le président du CNES a rappelé l'historique et les objectifs des concertations nationales qui, a-t-il dit, “n'ont aucun rapport avec la conjoncture mondiale en l'occurrence le Printemps arabe” voulant exprimer en d'autres mots qu'il ne s'agit pas de manœuvres d'apaisement. Mais, pour lui, il s'agit de rencontres qui s'inscrivent dans les engagements de l'Algérie dans la bonne gouvernance. “Le président de la République avait pris la décision lors du Conseil des ministres du 2 mai dernier de mettre en place le CNES dans le but d'engager la concertation nationale sur les différentes préoccupations des citoyens concernant le développement local”, a-t-il tenu à justifier ces rencontres. Rappelons enfin que le président du CNES et le wali de Laghouat ont eu droit à des médailles offertes par les participants pour le bon déroulement et l'excellente prise en charge à Laghouat de ces assises. Rachid KADA