Des étudiants, ayant comptabilisé les 30 crédits nécessaires au passage de la première à la deuxième années, ont été déclarés recalés par la commission de délibération. L'université de Dély-Ibrahim et son annexe du Caroubier sont complètement paralysées depuis une dizaine de jours, à la suite d'un mouvement de grève déclenché par plus d'une centaine d'étudiants en 1re année des départements des sciences économiques et de gestion, déclarés comme recalés par l'administration. Après des négociations et des engagements non tenus par les responsables, les étudiants concernés, soutenus par leurs camarades, n'ont eu d'autre choix que de passer à l'action en procédant à la fermeture de l'université, allant jusqu'à y passer la nuit. Les motifs de cette nouvelle tension estudiantine est d'ordre pédagogique, explique un représentant des étudiants. “De nombreux étudiants en 1re année ont été déclarés recalés par les commissions de délibération, alors qu'ils ont droit, conformément à la loi, au passage en 2e année, car ils ont quand même pu comptabiliser un total de 30 crédits pour les deux semestres.” L'article 31 de l'arrêté n°137 du 20 juin 2009, portant modalités d'évaluation, de progression et d'orientation dans les cycles d'études conduisant aux diplômes de licence et de mastère, stipule que “le passage de la 1re à la 2e années de licence est de droit si l'étudiant a acquis les deux premiers semestres du cursus de formation. Cependant, le passage de la 1re à la 2e années de licence peut être autorisé pour tout étudiant ayant acquis au minimum 30 crédits, dont 1/3 au moins dans un semestre”. Or, il se trouve que, selon les étudiants, les commissions de délibération de l'université de Dély-Ibrahim ont exigé, outre les 30 crédits, de n'avoir que deux modules au maximum en dettes. “Logiquement, ceux qui n'ont que deux modules en dettes comptabilisent plus de 30 crédits, et ceux qui n'obtiennent au maximum que 30 crédits ont 5 modules à refaire”, précise le même représentant. Et d'ajouter que les contestataires “exigent leur passage en 2e année avec les 30 crédits, sans prendre en compte le nombre de modules en dettes, car les textes régissant le LMD ne les évoquent pas”. Pour ce représentant, “les commissions de délibération ont pour mission d'appliquer les lois et non de les élaborer. L'administration doit veiller à cela et donc nous l'interpellons”. Pour les étudiants, “les commissions doivent appliquer les textes de loi existants, et s'il y a de nouvelles dispositions comme il est prétendu, cela ne nous concerne pas, car nous ne sommes pas informés”. à signaler que le PV signé le 15 novembre par le doyen de la faculté et le représentant de l'Union des étudiants note clairement qu'il “a été décidé à l'issue de la réunion de procéder à la correction des fautes matérielles enregistrées, à l'application des articles 31, 32 et 33 des décrets 136 et 137, à l'affichage des notes d'évaluation et l'inscription dans les 48 heures qui suivent l'affichage des résultats”. Des engagements restés lettre morte. MALIKA BEN