Partie de l'ENSV, la contestation estudiantine a fait boule de neige en gagnant plusieurs autres facultés de la capitale. L'USTHB, la faculté centrale, l'université de Ben-Aknoun, l'université de Bouzaréah et celle de Dély-Ibrahim ont été et le sont toujours pour bon nombre, paralysées par des grèves lancées par des étudiants. Les enseignants sont sur la même voie. Comme il fallait s'y attendre, le discours officiel qui faisait état d'une nouvelle année universitaire “sereine et dans de bonnes conditions” est aux antipodes de la réalité du terrain. L'université algérienne ne va pas aussi bien que Rachid Harraoubia et son staff le pensent, plus précisément le font croire. La rentrée dans le secteur de l'enseignement supérieur pour l'année 2011, a été caractérisée par une montée en flèche de la contestation au niveau des différentes facultés. C'est à croire que les étudiants se sont donné le mot. En effet, à peine la rentrée officielle lancée que plusieurs universités ont basculé dans la zone de turbulences mettant fin à l'accalmie de ces dernières années. Le coup d'envoi de la colère et du marasme estudiantin a été donné par les étudiants de l'Ecole nationale supérieure vétérinaire. Rodés par les deux mois de grève qui ont complètement chamboulé le calendrier de l'école qui n'a même pas pu achever l'année 2010, les futurs vétérinaires ont, à peine franchi le portail, décidé de réactiver leur mouvement de grève en raison du non-respect de l'administration des engagements pris auprès des étudiants par rapport à la satisfaction de la plate-forme de revendications par qui tout avait commencé. Il faut dire que la grève illimitée des étudiants de l'ENSV, qui avait commencé au mois de mai dernier par l'interdiction d'accès à tous les personnels administratif et enseignant de l'école, a fait beaucoup de fans. Le procédé a été vite copié par la famille estudiantine. S'approprier la faculté en y chassant responsables et enseignants, est devenu un procédé en vogue cette année au niveau de certains campus en ébullition. Partie donc de l'ENSV, la contestation estudiantine a fait boule de neige en gagnant plusieurs autres facultés de la capitale. L'USTHB, la faculté centrale, l'université de Ben-Aknoun, l'université de Bouzaréah, Le Caroubier et Dély-Ibrahim ont été et le sont toujours pour bon nombre, paralysés par des grèves illimitées. Pis, certains campus ont même opté pour le procédé hérité des futurs vétérinaires, à savoir la fermeture de la faculté au personnel administratif ou l'interdiction d'accès aux administrations. C'est le cas des étudiants de l'institut d'électronique et d'informatique de l'université Houari-Boumediene, ceux de Bouzaréah et ceux de Dély-Ibrahim. Les raisons de la révolte estudiantine diffèrent d'un institut à l'autre avec partout un point commun des problèmes pédagogiques liés au tant décrié système LMD. Nombreux étudiants ayant fini leur licence dans le cadre du LMD se voient refuser le droit d'accéder au mastère. D'autres se voient recalés pour des motifs pédagogiques qu'ils n'ont jamais compris et que l'administration lie tout bonnement au système LMD. Ceci sans oublier que les ambiguïtés des conditions d'accès au mastère ouvrent la voie à divers dépassements dénoncés par les étudiants et les enseignants qui parlent de pression et harcèlement de l'administration. Des postulants se croyant admis d'office sont éjectés alors que d'autres n'ayant pas eu de bons résultats se voient parmi les admis. À l'université Mohamed-Bouguera de Boumerdès, des étudiants admis au mois de juin se retrouvent recalés à la rentrée, ce qui a mis le feu aux poudres et les a contraints à lancer un mouvement de grève. En un mot, rien ne va plus à l'université algérienne. L'accumulation des lacunes et des insuffisances depuis des années a poussé les étudiants à bout et la contestation a fusé de toute part et a même déteint ces derniers jours sur les enseignants, notamment ceux de la faculté de droit qui ont, eux aussi, décidé de se positionner par rapport à la descente aux enfers des universités. Pendant ce temps, les recteurs des différents instituts en ébullition évitent tout contact avec la presse “en raison du manque de temps, des réunions et autres séances de travail”.