La sénatrice, Zohra Drif-Bitat, a sollicité hier le président de la République d'ordonner une seconde lecture du projet de loi organique portant élargissement de la représentativité de la femme aux assemblées élues. Intervenant lors d'une séance plénière du Conseil de la nation consacrée à l'examen et au débat autour du projet de loi en question, Mme Drif-Bitat a appelé le président de la République à user des prérogatives que lui confère la Constitution pour corriger ce texte adopté par l'Assemblée populaire nationale (APN) et qu'elle estime “inéquitable et contraire aux engagements du Président”. Haussant le ton, la sénatrice du tiers présidentiel a argué que “le président de la République s'était engagé le 15 avril 2011 à opérer des réformes profondes et radicales en vue d'approfondir et d'ancrer définitivement la démocratie en Algérie”, avant de déplorer le fait que “le texte de loi envoyé au Sénat est un texte déstructuré et amputé de l'esprit des réformes politiques”. Plus grave, elle estime que le texte tel qu'il est présenté actuellement constitue une “violation des dispositions de la Constitution”. L'argument, selon lequel il y aurait un problème de représentativité des femmes dans certaines wilayas, est battu en brèche par Mme Bitat qui dit que “c'est faux, les femmes instruites sont en force dans les différentes régions du pays, 45% des magistrats sont des femmes avec la précision que le taux de réussite des filles à l'examen du baccalauréat était de 65% en 2010, contre 35% pour les garçons”. Aussi, le gouvernement a présenté le 4 septembre dernier devant l'APN un projet de loi organique à travers lequel il propose un système de quotas obligatoire de 33% pour une meilleure et plus équitable représentativité de la femme aux assemblées élues, un taux qui représente, selon Mme Drif-Bitat, “le seuil minimum à adopter pour enclencher une dynamique à même de consacrer le principe de parité”. NADIA MELLAL