à peine formé, le nouveau gouvernement de Abdel Rahim Al-Kib s'est trouvé au centre de critiques de différentes régions libyennes, qui estiment avoir été marginalisées. L'annonce du nouveau gouvernement, mardi, a coïncidé avec la visite du procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno-Ocampo, à qui Tripoli a confirmé son intention de juger en Libye Seif Al-Islam Kadhafi, le fils du dirigeant déchu, arrêté dans la nuit de vendredi à samedi. Dans un communiqué, les Amazighs (Berbères) ont dénoncé leur “marginalisation”, estimant avoir été exclus des ministères importants et que leur représentativité dans le gouvernement “ne correspondait pas à leur présence” et leur contribution à la révolution libyenne. Le Congrès amazigh libyen a ainsi appelé les Libyens et les Amazighs en particulier à manifester et à geler provisoirement leur coopération avec le Conseil national de transition (CNT) et le gouvernement de transition. à Benghazi, la ville de l'Est d'où est partie la révolte contre le régime du colonel Mouammar Kadhafi, quelques dizaines de manifestants ont exprimé leur rejet du nouveau gouvernement, estimant que cette ville n'était pas assez représentée. Avis partagé par des représentants des régions du Sud désertique. “Je peux rassurer tout le monde : toute la Libye est (représentée) dans le gouvernement”, avait pourtant déclaré M. Kib à la presse à Tripoli, à l'issue de l'annonce de son gouvernement. Au moins deux importants ministères ont été réservés aux ex-rebelles ayant combattu le régime de Kadhafi : ainsi, Oussama Jouili, un commandant ex-rebelle de la ville de Zenten, a été nommé à la Défense, tandis que le ministère de l'Intérieur a été confié à Faouzi Abdelal, de la ville de Misrata. Les “thowar”, pour la plupart des civils ayant pris les armes pour combattre les forces de l'ancien régime, avaient mis la pression sur le nouveau Premier ministre, pour obtenir leur part dans le gouvernement. M. Kib avait pourtant affirmé, après sa nomination il y a deux semaines, qu'il allait former un gouvernement de technocrates. R. I. /Agences