Le deuxième port du pays, Béjaïa, aspire au développement et en a ainsi défini les actions requises pour ce faire. Un classement certes prestigieux mais aussi un déficit patent et inhibiteur en termes d'infrastructures. Protégé par ces ouvrages que sont les jetées est (650 mètres linéaires - ML), sud (450 ML), du large (1500 ML) et de fermeture (800 ML) qui encadrent trois bassins, le port de Béjaïa embrasse une superficie de plan d'eau de 156 ha. La profondeur de l'avant-port varie entre 10 et 13,5 m et la passe d'entrée sud-ouest est large de 320 m, tandis que le vieux port et l'arrière-port ont respectivement des profondeurs variant entre 6 et 9 m et 10 et 12 m, les passes Abdelkader et de la Casbah étant respectivement larges de 110 et 125 m. Les ouvrages de protection dont la profondeur atteint 16 m ont une longueur totale de 3,4 km. Les terre-pleins délimités par la ville, quant à eux, couvrent une superficie de 50 ha environ, et il est à noter qu'il y a près de 2,8 km de quais et deux appontements pétroliers. Les trois bassins sont l'avant-port (75 ha), le vieux port (25 ha) et l'arrière-port (55 ha). Le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, à l'occasion de sa récente visite à Béjaïa, s'est rendu à l'EPB (Entreprise portuaire de Béjaïa) où il a eu l'opportunité de s'entretenir avec les cadres de l'entreprise, ces derniers s'étant essentiellement attelés à présenter le plan salvateur, les objectifs du salut, en l'occurrence le plan directeur de l'entreprise qui consiste en un chapelet de “missions et d'actions” à entreprendre dont certaines sont “immédiates, d'autres à moyen et long termes”. L'on apprend par ailleurs que “l'étude du plan directeur du port de Béjaïa par le LEM (Laboratoire d'études maritimes) a fait ressortir un déficit important en capacités d'entreposage et d'accostage, (et que) ce déficit doit être pris en charge dans le cadre d'un plan d'actions immédiates”, telles que “la construction d'un quai dans le prolongement du nouveau quai actuel et d'une longueur totale de 200 ML, à une profondeur au pied de quai de 12 m, le dragage de l'arrière-port et des passes Abdelkader et Casbah à –12 m (travaux programmés pour 2012), la création d'une zone de stockage d'une superficie de 10 ha, la création de nouveaux accès routiers et ferroviaires au port”. Ces diverses actions coûteront 9 milliards DA HT. En outre, depuis 2009, une autre action a déjà été envisagée, qui consiste en “la construction d'un quai de 560 ML le long de la jetée de fermeture”, tout comme est programmé le déplacement du dock flottant de réparations navales de l'Erenav. D'autres travaux de réalignement des quais central et nord-ouest ou postes 8, 9, 10 et 11 sont amorcés depuis le 9 octobre dernier, pris en charge par Cosider et la direction des travaux publics. L'AP (autorisation de programme) de cette opération est de 1,8 milliard DA, mais le montant du marché est estimé à 1.747.224.162,45 DA TTC. Est aussi formulée la nécessité de réaliser un quai de 355 ML, d'un poste ro-ro d'un linéaire de 30 m, avec un tirant d'eau de –9 m et d'un terre-plein d'une superficie de 12 625 m2. La construction d'un terminal à conteneurs d'une capacité de 48 000 TEU (574 000 T), le long de la jetée de fermeture et de la grande jetée du large, figure également dans le “Plan projeté du port de Béjaïa”, ainsi que deux postes à quai de 370 ML, la réorganisation du poste 24 pour l'exploitation du bois et de l'acier (500 000 T). Trois autres projets figurent dans ledit plan projeté : il est question, notamment, de “l'aménagement du terminal à conteneurs pour le porter de 48 000 TEU à 77 000 TEU, la création d'un poste à quai d'une longueur de 250 ML, profondeur en pied de quai de –12 m et environ 300 m de profondeur de terre-pleins, et le rempiètement des quais de la Casbah et de la passe”. Quant à l'impact économique du projet, on fait savoir qu'il consistera en “la réduction du coût de fret pour les opérateurs de l'ordre de 10 $ la tonne et la possibilité de faire du bout en bout, créer un nombre important d'emplois directs et indirects, pourvoir aux besoins de l'hinterland et, enfin, favoriser l'implantation des acteurs industriels et logistiques dans la région”. L'année 2015 verrait “la construction de 870 ML de quais, la création de 62 ha de terre-pleins, le dragage de l'arrière-port à –16 m, élargissement des passes à 150 m et leur profondeur à –16 m”. Projetées à l'horizon 2025, suite et fin du Plan projeté du port de Béjaïa, la construction de 214 ML de quai et le dragage à 16 m de tirants d'eau. Il est à noter que le port de Béjaïa est doté d'un centre de transit des marchandises dangereuses, une structure et un dispositif uniques dans le pays, et réservé aux produits classés IMDG. Mustapha Bensadi