Les grévistes prévoient, de leur côté, un grand rassemblement devant l'administration de la faculté. L'appel est lancé à tous les étudiants, “y compris ceux qui n'ont pas de problème”, à prendre part à l'action. Alors que la grève des étudiants semble prendre de l'ampleur, le doyen de la faculté des sciences économiques et de gestion reste confiant et affirme que “bientôt tout rentrera dans l'ordre. Nous ne pouvons pas décider à nous seuls. Il y a, certes, plusieurs scénarios, mais nous attendons les instructions de la tutelle”. Avant d'aborder l'épineux problème de la grève des étudiants, qui assiègent à ce jour toute l'université de Dély-Ibrahim, le premier responsable de la faculté des sciences économiques et de gestion a tenu à préciser que tous les étudiants de cette faculté sont en principe informés sur les moindres détails liés au système LMD et leur évaluation. “Des journées d'information sont organisées au profit des étudiants. Je demande également aux enseignants de faire de même dès le premier contact avec leurs étudiants pour qu'ils sachent à quoi s'en tenir”. Pour ce qui est de la grève des étudiants, Medjitna Messaoud nous dira, d'emblée, que pour ce qui est du problème des étudiants du LMD, l'équipe de formation ou le jury de délibérations ne font qu'appliquer les dispositions des arrêtés 136 et 137 du 20 juin 2009 relatifs au LMD. “Les articles 31, 32 et 33 sont clairs. Les étudiants qui ont comptabilisé 60 crédits sont déclarés admis de la 1re à la 2e année. Les autres doivent avoir 30 crédits, à condition d'avoir eu 1/3 de ce crédit à l'un des deux semestres. Quant au passage de la 2e à la 3e année, un total de 120 crédits est exigé pour une admission d'office, sinon un minimum de 90 crédits, à condition que l'étudiant s'engage à finir sa spécialité”, explique le doyen. Il insistera, toutefois, sur le fait que “tous ceux qui ont un total de 30 ou 90 crédits nécessaires n'ont pas forcément une moyenne leur permettant le passage. Ce qui veut dire que là la moyenne est prise en compte. L'étudiant qui répond à la condition du crédit peut ne pas répondre à d'autres conditions de rachat ou à l'appréciation de l'équipe de formation.” Pour Medjitna, “le souci de la qualité pousse l'équipe de formation, qui est souveraine dans ses délibérations, à refuser de faire passer un étudiant avec une moyenne très basse, même s'il a le crédit exigé.” Il faut savoir, à ce propos, que des étudiants ont été “rachetés” avec pas moins de “quatre modules en dettes, soit deux pour chaque semestre. Plus que cela, ce sera une aberration.” À la question de savoir comment peut-on tolérer que la grande majorité des étudiants soit pénalisée par des grévistes, notre interlocuteur se contentera de reconnaître qu'“effectivement, ce blocage perturbe les étudiants. C'est mon souci et celui de toute l'équipe pédagogique. Nous nous en inquiétons et nous réfléchissons aux meilleurs moyens d'y mettre fin." Bras de fer enseignants-responsables administratifs ? La situation semble se compliquer à la faculté des sciences économiques de Dély-Ibrahim. C'est la cacophonie totale. L'anarchie est à son summum. Les grévistes font la loi, les activités pédagogiques et administratives sont paralysées et les étudiants admis ne savent plus quoi faire pour commencer enfin l'année universitaire. Les responsables et les enseignants n'en finissent pas avec les réunions et les concertations. Pis, aux dernières nouvelles, un bras de fer aurait même éclaté entre les enseignants et les premiers responsables de la faculté. Les avis divergent sur les meilleurs moyens de régler cette crise estudiantine. MALIKA BEN