Abdelaziz Belkhadem a assisté, jeudi, à la célébration du 37e anniversaire de la création de l'UNPA, occasion pour lui d'annoncer pour le secteur d'une loi-cadre qui sera élaborée avec l'Office national de la terre. Abordant la problématique de la sécurité alimentaire, il a expliqué qu'“actuellement dans les pays développés, les agriculteurs produisent plus de 2% d'autosuffisance et exportent le reste de la production. Par contre, nous en Algérie, nous nous plaignons du vieillissement de notre population agricole”. Dans ce sens, le ministre d'Etat a également déclaré que, selon les chiffres de l'Office national des statistiques et du ministère de l'Agriculture, il a été enregistré en 2011, cinq millions de quintaux de blé dur, deux millions de quintaux de blé tendre, six millions de quintaux d'orge et 25 millions de quintaux de fourrage. “En ce qui nous concerne, nous estimons que c'est insuffisant, vu la facture d'importation qui a atteint deux milliards de dollars”, dira-t-il. M. Belkhadem a également soulevé le problème de la contrebande, expliquant que “notre cas est étrange. Aux frontières de l'Est, on pratique la contrebande des bovins, à l'Ouest celle des ovins et à la fin, nous importons la viande rouge. Donc, il est temps de réduire la facture de l'importation et augmenter la production pour garantir la sécurité alimentaire”. Le représentant personnel du président de la République n'a pas manqué de fustiger les fellahs tricheurs. “Certains paient le quintal de céréales à 2 200 dinars, puis le revendent aux minoteries pour 4 500 dinars. Nous estimons que le monde rural est sain de ces pratiques et il ne faut pas qu'il soit gangréné par ces fléaux, notamment la spéculation sur le compte du Trésor et sur le dos du peuple”, conclura-t-il. Pour sa part, Mohamed Alioui, patron de l'UNPA, louera les efforts considérables fournis par l'Etat “pour relever le défi de l'autosuffisance alimentaire et aider les fellahs à avoir une vie meilleure, et ce, malgré les tentatives de division de nos rangs. À cette occasion, je vous appelle à rester unis autour de l'Union nationale des paysans algériens, l'UNPA, et qui demeurera notre force fondamentale”, a-t-il indiqué à la cinémathèque Moksi. Le secrétaire général de l'UNPA a, également, réitéré la revendication des fellahs relative à la mise en place du haut Conseil de l'agriculture et qui, selon lui, va permettre d'avoir “une idée sur les superficies réelles des terres non exploitées”. À ce sujet, il a expliqué que “d'ici le mois de mars prochain si la nouvelle loi est appliquée, l'on saura qui sont pour le développement de l'agriculture et ceux qui privilégient et insistent sur l'importation de nos besoins alimentaires de l'étranger. En plus, c'est honteux de constater que 30% des terres restent inexploitées et sans propriétaires. Donc, nous estimons qu'il est temps de demander des comptes”. Ensuite, il reviendra sur l'introduction des contrats de performance dans chaque wilaya, et ce, sur la base d'une évaluation des taux de développement de chaque wilaya. Concernant la prise en charge des problèmes des fellahs et du secteur, notamment la crise économique qui a vu l'augmentation des prix des matières premières, des matériels agricoles et autres intrants, M. Alioui a appelé à l'application de la loi, en soulignant que “nos critiques ne sont pas destinés à l'encontre du ministère de l'Agriculture, car nous travaillons avec plus de quatorze ministères”. Dans sa lancée, le SG de l'UNPA a usé d'un ton offensif pour rappeler aux fellahs leurs droits et devoirs pour une véritable efficacité productive adaptée aux exigences de la sécurité alimentaire du pays. “Lorsqu'il s'agit des intérêts des fellahs, nous sommes là pour les défendre. Mais nous ne défendrons jamais ceux qui ne travaillent pas, ceux qui ont vendu les terres et surtout ceux qui n'existent que sur papier”, a-t-il précisé. A. BOUSMAHA